Sonatrach importe du gasoil massivement,Où est la raffinerie programmée ?

Sonatrach importe du gasoil massivement,Où est la raffinerie programmée ?
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Selon des observateurs avisés, l’échec était déjà prévisible étant donné que Tiaret ne dispose pas d’infrastructures nécessaires pour accueillir un projet d’une telle envergure.

Annoncée en grande pompe, la raffinerie de Tiaret peine à voir le jour et les responsables du secteur de l’Energie commencent à afficher publiquement leurs appréhensions quant à la concrétisation de ce gigantesque projet de raffinerie d’une capacité de 15 millions tonnes/an. En fait, selon des observateurs avisés, l’échec était déjà prévisible étant donné que Tiaret ne dispose pas d’infrastructures nécessaires pour accueillir un projet d’une telle envergure. D’abord, parce que la région ne dispose pas de port et que l’infrastructure portuaire d’Arzew, la plus proche du site choisi, se trouve à plus de 200 km vers le nord. L’autre handicap majeur empêchant l’implantation d’une si importante raffinerie à Tiaret s’explique par le fait que le projet se situe dans une zone où l’eau se fait rare, alors qu’une raffinerie nécessite de grandes quantités de ressources hydriques.

L’autre critère qui fait défaut à Tiaret et qui a contribué au non aboutissement du projet de la raffinerie, les observateurs l’expliquent par l’inexistence d’un pôle universitaire dans la wilaya et les régions avoisinantes.

Même si tous les indices plaidaient pour que les autorités responsables du projet choisissent un autre site que celui de Tiaret, une alternative qui aurait mis l’Algérie à l’abri des importations de gasoil, la décision politique semble prévaloir dans cette affaire.En effet, avant que la décision ne soit portée sur Tiaret, les initiateurs du projet ont proposé en 2005 la localité d’El Kseur, située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Béjaïa et celle de Beni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent.

LG Algérie

Aussi bien l’une que l’autre des deux régions, qui auraient été en lice pour accueillir ce complexe de la pétrochimie, auraient fait l’affaire. Car dans les deux cas, Béjaïa et Aïn Témouchent offrent plus d’avantages pour ce genre d’industrie que Tiaret. Face à cette mauvaise gestion dans l’affectation de ce fameux projet et les retards enregistrés dans la réhabilitation des raffineries d’Alger et de Skikda, nous apprenons que Sonatrach a lancé un appel d’offres pour l’achat de 180 000 tonnes de gasoil pour livraison en août. Une quantité qui vient s’ajouter aux 180 000 tonnes importées par la compagnie nationale depuis le début de l’année. Même si le montant de ces importations n’a pas été révélé, l’Algérie importe pour une valeur qui se chiffre à des centaines de millions de dollars. En 2009, la facture des importations de gasoil a atteint les 300 millions de dollars, car l’Algérie est obligée d’importer en moyenne 100 000 tonnes de gasoil par an, en raison du manque de production nationale et de l’accroissement du nombre de véhicules roulant au gasoil et d’autres machines qui fonctionnent avec des moteurs diesel.

Face à cette situation de retards enregistrés dans la reprise des activités des raffineries en travaux et le lancement de nouvelles usines, le consommateur craint de voir les prix du carburant s’envoler dans l’avenir.

Par Hafid Mesbah