Ils ont été mis en demeure de rejoindre leur travail, sinon ils seront tous licenciés
La raison: demander des augmentations de salaires, selon leur porte-parole.
Des centaines de travailleurs de trois sociétés de prestations de services dans le domaine de la restauration dans les bases de vie de Sonatrach à Hassi R’mel, dans la wilaya de Laghouat, ont entamé, depuis trois jours une grève de la faim. La raison: demander des augmentations de salaires, selon leur porte-parole. «Nous sommes plus de mille personnes travaillant pour trois sociétés privées de catering (Septal, Bayat, saha) en grève de la faim. Nous sommes en arrêt depuis maintenant trois jours», a indiqué au journal électronique TSA, l’employé de Septal et porte-parole des travailleurs Fouad Djida. Avant-hier, soit le deuxième jour de la grève de la faim des travailleurs des Caterings, ont été mis en demeure de rejoindre leurs postes de travail, faute de quoi, ils seront tous licenciés. Les travailleurs dépêchés sur les lieux à Hassi Messaoud ont refusé de remplacer leurs camarades en guise de solidarité. Neuf d’entre eux ont- été évacués à l’hôpital à cause de la hausse de température. «Le wali de Laghouat nous a indirectement menacés de licenciement», dénonce le porte-parole des travailleurs. Il faut dire que cela fait deux mois que les travailleurs recourent à la protestation pour demander simplement l’application des mesures préconisées par le premier ministre. «Nous exigeons l’application de la directive du Premier ministre concernant l’augmentation des salaires de 80% avec l’effet rétroactif de l’augmentation des salaires de base depuis 2009», précise le porte-parole des employés. Les grévistes réclament aussi la «création d’une section syndicale», selon la même source. Contacté, Yacine Zaid, le représentant de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation (Uita) dit soutenir la protestation de ces centaines de travailleurs. «Je ne peux pas parler à leur place, mais je les soutiens au nom de l’organisation que je représente en Algérie et qui est l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation Uita», réagit-il. Yacine Zaid est catégorique: «leurs revendications sont légitimes, je les soutiens sans faille», avant de conclure ironiquement, «c’est dommage qu’ils entament une grève de la faim pour réclamer leurs droits dans un pays de non droit». Cette grève intervient au moment où l’entreprise Sonatrach se trouve secouée par l’un plus grands scandales portant sur des pots-de-vin qui auraient été versés par le géant italien Eni à des responsables algériens pour obtenir des contrats. Le parquet d’Alger a ordonné le 10 février dernier, l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle corruption liée à ces contrats. S’exprimant sur cette question, le 19 Mars dernier, jour de la Victoire, le président de la République a promis que «la loi s’appliquera dans toute sa rigueur car l’Etat est déterminé à imposer le sérieux et l’intégrité dans le travail», a-t-il promis dans ce message. M. Bouteflika a ajouté qu’il «n’hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés». Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, avait prévenu pour sa part qu’il serait «inflexible» envers toute personne impliquée dans des affaires de corruption au sein de Sonatrach, alors qu’il était interrogé sur des malversations présumées au sein de la société après l’ouverture d’une enquête en Italie sur le patron d’Eni, Paolo Scaroni, pour une affaire de corruption en Algérie. Il faut noter que Sonatrach est l’une des compagnies pétrolières les plus importantes au monde, qui assure près de 98% des recettes en devises de l’Algérie. En 2011, elle a réalisé un chiffre d’affaires à l’exportation de 72 milliards de dollars.