Sonatrach face aux défis de la demande: La consommation en gaz explose

Sonatrach face aux défis de la demande: La consommation en gaz explose

     L’Algérie, dont la production de gaz naturel oscille entre 130 et 140 milliards de m3, risque, sous l’effet d’une demande interne plus forte, de voir ses capacités d’exportations s’amenuiser dans les années à venir.

La disponibilité de l’offre gazière semble avoir créé une dynamique de la demande difficile de réfréner et aujourd’hui, la consommation interne en gaz explose non seulement dans les Hauts-Plateaux où le froid règne, mais également  dans d’autres régions. En chiffres, elle se situe aujourd’hui entre 40 et 45 milliards de mètres cubes dont 15 milliards sont injectés dans la production de l’électricité.

Cette tendance atteindra son paroxysme à l’horizon 2028, puisqu’à cette date, la consommation va s’envoler à 67 milliards de mètres cubes. Un énorme défi pour Sonatrach ! Ces indications ont été fournies à l’occasion de la présentation hier par la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg) du programme d’approvisionnement du marché national en gaz naturel  pour la période 2019-2028. La rencontre s’est déroulée au siège du ministère de l’Énergie.

En 2017, la consommation de gaz naturel a grimpé à 7,9%, une hausse induite par les besoins croissants des clients de Sonelgaz, notamment ceux du secteur des ménages, et où le nombre total d’abonnés a atteint 5,3 millions, soit plus de 345 000 nouveaux clients. L’Algérie, dont la production actuelle de gaz naturel oscille entre 130 et 140 milliards de m3, risque, sous l’effet d’une demande interne plus forte, de voir ses capacités d’exportations, s’amenuiser, les années à venir.

Le pays n’a exporté en 2018 que 50 milliards de m3, soit un niveau analogue à celui de l’exercice précédent. Ce rythme de consommation ne peut cependant pas être soutenu et il faut changer de modèle de consommation, en économisant du gaz en matière de production d’électricité et en développant davantage le renouvelable, a recommandé le ministre de l’Énergie, Mustapha Guitouni, présent à cette réunion.

La consommation de l’énergie électrique, estimée à 60 GWh,  a connu une hausse de 10% en 2017, comparée à l’année 2016. Elle est  tirée surtout par la demande des clients de la haute tension, qui a augmenté de 20%. La demande en énergie électrique continue d’enregistrer des pics durant la saison estivale. Elle a atteint en 2017 une forte hausse de plus de 11%, avec un pic de 14,2 GW, par rapport à l’été 2016 qui avait enregistré, quant à lui, un pic de 12,8 MW.

Et, Sonelgaz doit produire 5 150 mégawatts entre 2019 et 2028 pour faire face à cette demande galopante, avec comme défi majeur une maîtrise nécessaire de la consommation. Relever un tel défi est tout à fait dans ses cordes, renchérit le ministre de l’Énergie pour qui, le secteur dont il a la charge avance, peut-être, à un rythme lent, mais avance quand même. Mustapha Guitouni a rappelé que l’Algérie dispose aujourd’hui d’un surplus d’électricité qu’elle veut exporter vers l’Europe via l’Espagne.

En termes chiffrés, Sonelgaz dispose aujourd’hui de 19 000 mégawats, et d’un excédent de 9 000 mégawats en hiver. Pour pouvoir exporter cet excédent, Sonelgaz va mettre en place un câble sous-marin reliant l’Algérie à l’Espagne. Ce projet a déjà été discuté avec la partie espagnole et une étude économique sur l’opportunité du projet a été lancée, a indiqué le ministre de l’Énergie.

Au chapitre des carburants, Guitouni a souligné que la raffinerie de Sidi R’zine, qui fait l’objet de travaux de réhabilitation, devrait entrer en service en février ou en mars prochains. Elle produira 3,2 millions de tonnes de carburant par an.

Youcef Salami