Sonatrach-ExxonMobil : acquisition d’une raffinerie et de 3 terminaux pétroliers en Italie

Sonatrach-ExxonMobil : acquisition d’une raffinerie et de 3 terminaux pétroliers en Italie

ALGER- La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a signé, mercredi à Rome, un accord avec Esso Italiana (filiale du groupe américain ExxonMobil) pour l’acquisition de la raffinerie d’Augusta et de trois (3) terminaux pétroliers en Italie, a indiqué Sonatrach dans un communiqué.

« Faisant suite à l’accord des autorités algériennes et de son conseil d’administration, Sonatrach annonce mercredi avoir signé un accord avec Esso Italiana Srl (filiale à 100% d’ExxonMobil) portant sur l’achat de la raffinerie d’Augusta (Sicile) er de trois (3) terminaux pétroliers situés à Augusta, Naples et Palerme ainsi que de leurs systèmes d’oléoducs associés », précise le communiqué.

Cet accord « est le fruit d’une procédure de mise en vente concurrentielle. Le transfert de la propriété de la raffinerie et de ses actifs à Sonatrach interviendra à la fin de l’année 2018, sous réserve du respect de certaines conditions, notamment l’approbation de cette vente par les autorités en  charge de la concurrence », note Sonatrach.

« Capable de traiter à la fois du Sahara Blend ainsi que du fuel résiduel issu de la raffinerie de Skikda, la raffinerie d’Augusta s’intégrera directement dans le système de raffinage de Sonatrach. Elle pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits aujourd’hui en déficit comme le gas oil et l’essence », détaille le communiqué.

Selon les termes de cet accord, Sonatrach « travaillera également en étroite collaboration avec Esso Italiana Srl et ExxonMobil pour assurer la continuité effective de l’exploitation de la raffinerie d’Augusta pendant la période de transition ainsi qu’à son issue », poursuit la même source.

Avec l’acquisition des ces trois terminaux, « l’autonomie de la consommation en diesel et en essence de l’Algérie est, quant à elle, augmentée de plusieurs jours de consommation », ajoute le communiqué.

A l’occasion de la signature de cet accord, le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a déclaré: « Nous sommes extrêmement fiers de réaliser notre premier investissement dans le raffinage international en Italie. Avec la proximité géographique de l’Italie et les relations privilégiées qui ont toujours lié Sonatrach à ce pays, il est naturel que notre première acquisition dans le raffinage se fasse en Italie ».

En outre, a-t-il fait valoir, « la raffinerie d’Augusta représente un actif idéal sur le plan géographique et sur le plan des synergies envisageables avec la raffinerie de Skikda. Nous entendons assurer la continuité de son management, la stabilité de l’emploi et continuer à faire progresser ses standards déjà élevés en matière de santé, de sécurité et de respect de l’environnement ». 

La compagnie Sonatrach, a-t-il avancé, « entend également établir et nourrir un dialogue ouvert et permanent avec l’ensemble des parties prenantes dans cette opération ».

Par ailleurs, le communiqué explique que dans le cadre de sa stratégie de couverture des besoins nationaux en carburants et en attendant la mise en place de nouvelles capacités de traitement et de transformation d’hydrocarbures localement, Sonatrach, après avoir obtenu l’accord des autorités algériennes, a ainsi répondu favorablement à la consultation lancée par ExxonMobil à la fin août 2017 pour la vente de sa raffinerie de 198.000 bbl/j, située à Augusta en Sicile (Italie).

La raffinerie d’Augusta est une raffinerie qui traite des bruts légers à l’instar du Sahara Blend algérien, de l’Arabian Light (Arabie Saoudite) ou de l’Azeri (Azerbaïdjan).

Elle est dotée d’une capacité de traitement de 10 millions de tonnes par an. Ce qui en ferait la deuxième raffinerie de Sonatrach.

Grâce à ses unités de production d’huile de base et son FCC, cette raffinerie est dotée d’un indice de complexité relativement plus élevé que l’indice de complexité moyen des raffineries exploitées en Algérie.

Sur le bassin méditerranéen, Augusta est surtout connue pour être le premier producteur d’huiles de base de cette région.

Durant les années 90, cette raffinerie s’approvisionnait régulièrement auprès de Sonatrach en Zarzaitine qui offre un bon rendement en huile de base.

Jusqu’en 2009, cette raffinerie s’approvisionnait également en fuel à basse teneur en soufre issu de la raffinerie de Skikda.

La raffinerie d’Augusta permettra de couvrir les déficits algériens en essences et en gas oil sur toute la période du plan à moyen terme 2018-2022, et ce, même dans l’hypothèse d’un décalage de 2 années dans la mise en service des nouveaux projets de reforming de naphta, du projet d’hydrocrackage de fuel à Skikda et de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, avance Sonatrach dans son communiqué.

La raffinerie d’Augusta constitue un « bon bridge » entre le processing virtuel lancé en 2018 par Sonatrach et l’arrivée de nouvelles capacités de raffinage en Algérie.

En effet, note la même source, Sonatrach pourra processer physiquement son pétrole brut pendant les périodes de déficit et utiliser cette raffinerie comme source d’optimisation avec les raffineries algériennes.

Les terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta (inclus dans la transaction) offrent une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565.000 barils) de gas oil et 309 kb (309.000 barils) d’essence.

Ce qui permettra, vu leur proximité de l’Algérie, d’assurer 3 jours supplémentaires d’autonomie de stockage par rapport à l’autonomie qui existe en Algérie à travers les capacités de Naftal et de Sonatrach.

De surcroît, assure Sonatrach, l’un des éléments importants du cahier des charges d’ExxonMobil réside dans l’exigence de reprendre la production d’huile de base à travers un contrat d’offtake de 10 ans.

Cette condition permet non seulement d’avoir une source de revenus garantie pour les huiles de base, mais surtout d’avoir ExxonMobil comme partenaire de fait pendant au moins dix (10) ans.