L’éventualité n’est pas écartée. Sonatrach pourrait recourir aux caisses de l’Etat pour financer son plan d’investissement si les recettes pétrolières poursuivaient leur tendance à la baisse.
Le président-directeur général de la compagnie nationale, M.Mohamed Meziane, a annoncé que les recettes pétrolières ont baissé de 52%.
Elle sont de l’ordre de 19,7 milliards de dollars pour le premier semestre 2009.
Cette baisse est expliquée bien évidemment par la chute des cours de pétrole, due à une série de facteurs, notamment la hausse des stocks et la baisse de la demande, sans oublier le rôle de la spéculation.
Mais si l’éventualité reste de mise, elle semble pour l’heure écartée: le seuil d’alerte n’est pas encore atteint.
Cela laisse le responsable de la Sonatrach optimiste quant à l’avenir des investissements lancés.
Il a affirmé dans ce contexte, qu’en dépit de la crise économique et financière mondiale et de ses conséquences sur l’activité industrielle, l’Algérie poursuivait ses projets de développement gazier et pétrolier.
«L’Algérie assurera ses engagements en ce qui concerne le plan de développement et d’investissement de Sonatrach et notre système financier nous permettra d’apporter une contribution en cas de nécessité », a-t-il soutenu, relevant que l’arrêt des projets pourrait «coûter plus cher» à la société nationale.
Les projets à l’échelle nationale seront maintenus et l’ouverture vers l’international «poursuivie», assure M.Meziane.
Sur ce dernier chapitre justement, le P-DG de la Sonatrach a expliqué que cette ouverture se fait dans la perspective de générer des ressources additionnelles pour Sonatrach.
Les terrains investis par la compagnie algérienne présentent selon lui «de très bonnes potentialités», à l’image de la Libye où Sonatrach travaille sur trois blocs, l’Egypte où la compagnie s’intéresse à l’exploration «off shore» en haute mer.
Sans omettre, bien sûr, l’Afrique subsaharienne comme le Niger, le Mali, le Gabon et le Mozambique.
Des investissements qui s’élèvent à 1,5 milliard de dollars pourraient être revus à la hausse.
L’objectif de Sonatrach est de développer des réserves de 600 millions de barils, produire 120.000 barils de réserve de pétrole par jour et assurer des services à hauteur de 150 millions de dollars par an à l’horizon 2015.
S’agissant du gazoduc Alger -Lagos, qui alimentera l’Europe via l’Italie et l’Espagne, M.Meziane a estimé que ce projet est très complexe car international, reliant l’Algérie au Niger sur une distance de 4400 km avec une vingtaine de stations de compression et qui transportera entre 20 et 30 milliards de m3 de gaz par an.
Il traversera trois pays, à savoir le Nigeria, le Niger et l’Algérie et permettra l’alimentation de l’Europe. Ce gazoduc sera opérationnel d’ici 7 ans.
Le P-DG de Sonatrach a fait savoir que les capacités de production de pétrole de l’Algérie sont actuellement de 1,45 million de barils/jour (mbj), mais sa production effective est de 1,2 mbj en raison de l’application des décisions de réduction de la production prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en 2008.
Par ailleurs, l’on apprend que l’Espagne négocie actuellement avec la France la «viabilité» d’un nouveau «grand gazoduc» entre les deux pays, qui longerait la côte méditerranéenne.
C’est le président du réseau gazier espagnol Enagas qui l’a déclaré hier dans un entretien.
«Nous négocions actuellement la viabilité d’un deuxième grand gazoduc qui passerait par la côté méditerranéenne», a annoncé Antonio Llarden Carratala au quotidien espagnol ABC.
Il «permettrait d’établir une capacité d’interconnexion de 7 à 7,5 milliards de m3 de gaz par an dans les deux directions, relié avec Medgaz», le gazoduc transméditerranéen d’une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an, reliant l’Algérie à l’Espagne, qui doit commencer à fonctionner cette année, a-t-il précisé.
«Pour le moment, nous avons un accord ferme pour doubler la capacité du gazoduc qui traverse la frontière jusqu’à 5 milliards de m3 de gaz par an dans les deux sens», a-t-il souligné.