Sonatrach en alerte maximale

Sonatrach en alerte maximale

Le président-directeur général de la Sonatrach devrait se rendre aujourd’hui à Hassi Messaoud afin de rencontrer les travailleurs de la zone pétrolière. Le voyage de Nouredine Cherouati coïncide avec la reprise de la protestation à Hassi R’mel, Rhourde Ennous et Hamra.

Nouredine Cherouati reprend aujourd’hui son bâton de pèlerin. Le patron de la Sonatrach se rendra aujourd’hui à Hassi Messaoud pour rencontrer les travailleurs des unités de production. C’est le second voyage de Cherouati après le périple qui l’a mené, la semaine dernière, de Hassi R’mel à Rhourde Ennous.

«Le P-dg prévoit de rencontrer les travailleurs afin de débattre avec eux de leurs conditions socioprofessionnelles. Les travailleurs ne sont pas dupes, ils savent que le seul est unique objectif de ce déplacement est de calmer les esprits», indique un cadre de la compagnie pétrolière en poste à Hassi- Messaoud. Selon lui, les travailleurs de plusieurs unités ont été conviés à participer à cette rencontre. «Nous savons déjà que le collectif de Tin Foué Tanbenkort a décliné l’invitation. Ils ont précisé qu’ils s’alignaient sur la position des travailleurs de Hassi Rmel», note notre source. De leur côté, les travailleurs de Hassi R’mel reprendront dès aujourd’hui leur mouvement de protestation.

«La décision de reconduire la protestation a été prise jeudi dernier lors d’un rassemblement. Les travailleurs sont convaincus que la direction générale de la Sonatrach n’a fait preuve d’aucune bonne volonté pour prendre en considération notre plate-forme de revendications. La note du P-dg n’est, finalement, que de la poudre aux yeux. Les décisions prises par Cherouati sont très floues et il nous a été impossible d’obtenir des éclaircissements auprès de la direction générale et des représentants de la section syndicale. Nous n’avons reçu aucune réponse», explique un des membres du collectif des délégués. Donc, dès aujourd’hui, les travailleurs de Hassi R’mel, Rhourde Ennous, et Hamra boycotteront le déjeuner et se rendront à leurs postes à pied. Ces derniers temps, il existe une réelle coordination entre les collectifs des trois unités de production. «Toutes les actions sont conduites en concertation avec les autres bases. Mais il est vrai que nous faisons en sorte de suivre les décisions prises par Hassi R’mel car ce sont eux qui ont initié le mouvement», note pour sa part un travailleur de Hamra.

Au niveau de cette unité de production, les pétroliers ont le sentiment d’avoir été floués au lendemain de leur rencontre avec le P-dg de Sonatrach. «Nouredine Cherouati nous avait déclaré qu’il était prêt à accepter toutes nos revendications et que seuls quelques points de notre plate-forme devaient obtenir l’aval du conseil d’administration. Mais il suffit de lire sa note pour comprendre qu’il n’y a aucune volonté de prendre en considération nos revendications.

Nous n’avons rien obtenu de concret», souligne- t-il. En plus de l’indexation de l’indemnité de zone et des conditions de vie (IZCV) sur le SNMG actuel, les revendications des travailleurs des unités de production de la Sonatrach exigent, entres autres, l’alignement du salaire de base de l’ensemble des agents (il varie actuellement de 8 à 30%) ainsi que l’instauration du système de travail 4×4 pour l’ensemble des personnels en poste au Sud.

T. H.