Les cadres formés sous Boumediene poussés par Chakib Khelil à l’exil dans les pays du Golfe

Les cadres formés sous Boumediene poussés par Chakib Khelil à l’exil dans les pays du Golfe

Alors que le groupe pétrolier Sonatrach continue de faire des découvertes chaque année et d’entreprendre des forages bénéfiques, il risque, dans moins de cinq ans, d’être confronté à une pénurie de cadres, de techniciens, de scientifiques et d’ingénieurs, qui sont l’esprit même de l’entreprise. Selon nos sources, le nombre de cadres qui ont quitté le groupe depuis 2009 a dépassé les 200 personnes, pour la plupart formés à l’étranger.

De plus, avec les affaires de corruption qui ont largement entaché l’entreprise, beaucoup de cadres qui restaient encore opérationnels ont été remerciés, car touchés par la retraite.

Mais il faut revenir aux années Chakib Khelil pour trouver les grandes failles, à commencer par la transformation, dont il porte seul la responsabilité, de l’école de formation des cadres de Boumerdès en école commerciale qui vend à tous les cadres du monde des diplômes au bout de cursus vite ficelés. L’IAP, cet institut de Sonatrach qui formait des cadres de valeur, s’est spécialement rabaissé à la suite de la décision de Chakib Khelil de transformer l’Institut en entreprise privée en y associant une compagnie étrangère, la norvégienne Statoil, qui a été tout aussi contaminée par BRC et n’a pas fait son travail de formation avec Sonatrach.

C’est d’autant plus inquiétant que le norvégien est considéré comme l’un des plus grands spécialistes au monde de l’offshore. L’effort entrepris dès le début des années soixante-dix sous Houari Boumediene a permis la formation de milliers de cadres de talent qui ont donné à Sonatrach, qui venait d’être nationalisée, ses lettres de noblesse.Mais cet effort a été stoppé net.

Depuis, la cassure produite par le clan Khelil, où l’on a vu des cadres parachutés – lui-même semble avoir été parachuté, imposé même par Washington, qui en a fait son homme-lige dans la région maghrébine, le propulsant même pendant une bonne année à la tête de l’OPEP.

Une grande partie des cadres formés sous Boumediene opèrent aujourd’hui dans le Golfe, chez des majors pétrolières européennes, ou carrément aux Etats Unis. Aucune statistique fiable n’est disponible pour mesurer l’ampleur des dégâts occasionnés. Ce que l’on sait, c’est que les plus grandes compagnies de forage au monde, comme Nabors, spécialisée dans la fabrication d’appareillages de forage et de commande, et qui propose des services complets d’extraction dans les champs pétroliers, d’ingénierie, etc., emploient des ingénieurs et techniciens algériens débauchés de Sonatrach.

L’américaine BRC, qui a été très proche de Khelil, n’avait pas formé d’Algériens dans ce domaine et fonctionnait comme une courroie de transmission au seul profit de Brown and Root, filiale de Halliburton, dont le président n’était autre que Dick Cheney, vice-président des Etats-Unis.

Fayçal Oukaci