A quelques jours du mois de Ramadhan, les prix des fruits et légumes, mais aussi ceux des viandes ne cessent de flamber menaçant de laminer encore plus le pouvoir d’achat du consommateur algérien.
Comme à l’accoutumée les petites bourses sont mises à rude épreuve pendant quelques trente jours ruineux. Même les bourses, dites moyennes, ne peuvent plus se permettre une table bien garnie. Si la consommation de la viande rouge est, pour une grande majorité de la société, synonyme d’aise financière, la volaille, elle, était plus abordable. Lors de sa dernière sortie médiatique, Abdelaziz Aït Abderahmane, directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce, avait affirmé que l’évolution des prix dépendaient du principe de l’offre et de la demande. M. Aït Abderahmane avait aussi déclaré qu’il était « prévu la mise sur le marché de 10.000 tonnes de viande blanche congelée, de production locale ». Indiquant que le prix de cette viande est fixé à 250 DA/kg, faisant savoir qu’« un million de poussins ont été mis dans le circuit » pour satisfaire la demande, durant le mois de Ramadhan. A entendre ces propos, le prix du poulet devrait donc incontestablement être compétitif, cela d’autant que les prix de la volaille baissent en été… Pourtant une virée dans quelques boucheries de la capitale donne froid au dos des ménagères. Au marché Réda-Houhou (ex-Clausel) le poulet est cédé à pas moins de 350DA. Dans certains souks populaires, à l’instar de celui de la Place des Martyrs, un kilo de viande blanche se négocie à 500 DA. Partout dans l’Algérois, un kilo de poulet concurrence aisément celui des viandes rouges et dépassant largement le prix de celles congelées. A Baïnem, le poulet se vend à 600 dinars le kilo. Même les abats n’échappent pas à cette règle ! Le prix d’un kilo oscillant entre 240DA et 280DA le kilo.
Les «explications» des commerçants
L’on se demande, à cet effet, à qui incombe la responsabilité de cette flambée du prix du poulet… Les vendeurs de volaille, abordés dans les marchés de l’Algérois, n’ont pas hésité à pointer du doigt leurs fournisseurs.
« C’est eux (fournisseurs) qui ont augmenté les prix » accuse un vendeur de volaille. Concernant le fait que le prix du poulet baisse généralement en été, notre interlocuteur expliqua franchement : « Toutes les viande sont demandées durant le mois de Ramadhan, le consommateur ne peut pas manger que de la viande rouge durant trente jours ! Même s’il se vend plus cher, le citoyen n’a pas d’autre choix de se rabattre sur le poulet ». Les fournisseurs, eux, semblent avoir
d’autres « explications ». Un jeune propriétaire d’un abattoir avicole à Bouzaréah, sur les hauteurs de la capitale, affirme que c’est en raison des augmentations des frais d’élevage que les prix de ces produits ont
augmenté.
« Le prix des aliments avicoles a augmenté, sans compter celui de l’électricité qui est nécessaire pour les poussins » a-t-il dit à ce propos. Outre ces « explications » il semblerait que le déploiement de 5.000 policiers sur les routes menant vers la capitale dans le cadre du « Plan Azur » avec pour objectif la sécurisation de la capitale durant la période estivale 2011 a contribué, un tant soit peu, à l’augmentation des prix. Plusieurs fournisseurs, ayant l’habitude d’approvisionner les commerces d’Alger, notamment ceux de la Kabylie et de la localité de Tablat dans la wilaya de Médéa, exercent leurs activités sans registres du commerce et ne peuvent donc échapper au contrôle de Police ou de Gendarmerie laissant ainsi ceux détenteurs du registre imposer leur diktat, selon les dires des commerçants. Toutes ces considérations font une belle jambe au citoyen qui n’aspire qu’à survivre
à cet orage avant de faire face à une autre bataille, non moins importante, appelée « rentrée
scolaire ».
Par : Ahmed Bouaraba