Son prix bat tous les records et avoisine les 100 DA, la patate qui menace la république

Son prix bat tous les records et avoisine les 100 DA, la patate qui menace la république

Le fait est loin d’être banal quand on sait que ce produit est de large consommation. Ainsi, il est à craindre que la patate soit à l’origine d’un mécontentement social.

Le scénario se reproduit. Le gouvernement, plus précisément le ministère de l’Agriculture brille encore une fois par son échec. Face à la flambée des prix de la pomme de terre, le département e M.Nouri reste incapable de régler la situation.

Le ministre de l’Agriculture a même fait un aveu d’échec. Interpellé sur cette question, en marge de la séance consacrée aux questions orales jeudi dernier au Sénat, Abdelwahab Nouri s’est désengagé de sa responsabilité. Il a affirmé que ses services avaient mis sur le marché plus de 300.000 tonnes de pomme de terre au cours des dernières semaines afin de satisfaire une demande croissante sur cette denrée.

Le ministre a assuré que ce n’est pas un problème de production. C’est effarant, voire alarmant. Malgré ces quantités, les prix ne décolèrent pas.

Le kilo gramme de la pomme de terre se négocie entre 80 et 100 DA.

Le fait est loin d’être banal quand on sait que ce produit est de large consommation. Ainsi, il est à craindre que la patate soit à l’origine d’un mécontentement social. Qui en sera responsable? Que devient le système Cyrpalac crée par son prédécesseur? Un ministère avec ses direction ses cadres et ses moyens est-il incapable d’assurer la production et la disponibilité de la pomme de terre?

Le ministre de l’Agriculture refile «a patate» et impute la hausse des prix des fruits et légumes ces derniers jours à «un dysfonctionnement dans les marchés», une manière de renvoyer la balle à son collègue du commerce. Se voulant plus explicite, le ministre dira: «Ce dysfonctionnement du marché est dû à une faille entre les marchands de gros et ceux du détail.» Pour rattraper cette faille, M.Nouri a fait savoir qu’il envisage de procéder, en collaboration avec le ministère du Commerce, à une opération d’organisation et de régulation des marchés afin de garantir la fluidité des produits, notamment au niveau des marchés de gros.

«La production est disponible mais nous devons organiser le marché», a-t-il encore réitéré. Le ministre a indiqué, dans ce sens, que les marchés de gros à l’instar de ceux d’Attatba et des Eucalyptus (Alger), ne répondaient pas aux moindres normes nécessaires. «Une opération d’envergure s’impose pour réorganiser les marchés selon les normes requises et lutter contre les intermédiaires.»

Les propos du ministre prouvent encore une fois que le marché échappe complètement à l’Etat et que le contrôle fait grandement défaut. C’est la mafia de la spéculation qui fait son diktat en jonglant avec les prix loin de tout contrôle ou amende.

Le département du commerce doit se redéployer sur le terrain et réhabiliter la mission de contrôle. Le secrétaire général de l’Ugcaa, Salah Souilah a appelé les autorités publiques à plafonner les prix des produits agricoles frais et à fixer une marge bénéficiaire afin de maîtriser les prix».

S’exprimant récemment sur la flambée des prix, ce dernier a dénoncé les marges bénéficiaires des revendeurs, lesquels fixent les prix à leur guise. Même le président de la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes relevant de l’Ugcaa, Mustapha Achour, estime que la hausse des prix a atteint également les marchés de gros et qu’il l’impute aux «carences de la régulation» de ces marchés pénalisés par la spéculation. Selon les statistiques de l’Ugcaa, les prix des fruits et légumes ont quasiment triplé durant ces dernières semaines en citant que la pomme de terre a battu le record avec une flambée de plus de 150% par rapport à la même période de novembre 2013.

Par ailleurs et en réponse à une question sur les efforts du département en matière de lutte contre la désertification, M.Nouri a reconnu que ce phénomène touche de plus en plus de pays, notamment l’Algérie. Il a avancé que ses services avaient mis en oeuvre quelque 9000 projets de développement local avec l’implication des populations de ces régions dont 2925 projets de proximité de lutte contre la désertification et de développement des steppes ont été lancés dans 30 wilayas steppiques, sahariennes et subsahariennes pour la réhabilitation des ressources naturelles. Le ministre a ajouté dans le même contexte que les études relatives à l’élargissement du Barrage vert dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019, ont été confiées au Bureau national d’études et de développement local (Bneder).