Cette surproduction a contraint les pécheurs à jeter leur production à la mer au vu des prix dérisoires qui «sévissent sur le marché»
Les petites bourses ont trouvé une véritable alternative aux viandes rouges et blanches toujours inaccessibles.
Le prix de la sardine, le poisson très prisée par les Algériens, connaît une baisse ces dernières semaines. Il est passé de 300 à 120 DA, voire 80 DA même dans certaines régions du pays. Pourquoi cette baisse subite du prix de la sardine?
De prime abord, cette chute ne peut s’expliquer que par une grande offre qui dépasse la demande. Cette situation trouve son interprétation, de l’avis des experts, dans le respect des normes qu’impose la pêche de cette espèce. Il s’agit du repos biologique de la faune halieutique. Le respect de cette exigence a conduit à une régénération de cette faune qui s’est traduite par l’augmentation de la production.

A cela s’ajoute aussi un fait climatique important qui a favorisé la disponibilité. La sardine et le poisson bleu en général suivent les courants chauds. Il se trouve que nous sommes dans une période de réchauffement relative de la température des eaux de la Méditerranée. Ces deux raisons réunies ont permis une disponibilité de la sardine. Selon les chiffres communiqués par les responsables du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, la production aquacole et continentale a enregistré une augmentation de près de 20% cette année par rapport à l’année précédente.Les chiffres le prouvent bien: «La production de la sardine dans la wilaya d’Alger a dépassé 338 tonnes, alors qu’a Mostaganem elle est de 426 tonnes», indique-t-on. Au ministère de la Pêche on jubile.
On se félicite des quantités de production élevées enregistrées au niveau des 14 wilayas côtières. Mais chaque médaille a son revers. Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Ce sont les propriétaires de bateau de pêche font les frais.
Cette surproduction a contraint les pécheurs à jeter leur production à la mer au vu des prix dérisoires qui «sévissent sur le marché»
Cela s’est directement répercuté sur les prix et les ménages se sont régalés après des mois, voire quelques années d’abstinence du fait des prix intouchables de la sardine.
Ainsi, les ménages à faibles revenus ont enrichi leur menu avec cette «viande du pauvre». Sans nul doute, les petite bourses ont trouvé une véritable alternative aux viandes rouges et blanches qui ne sont toujours pas inaccessibles. Cependant, les clients sont nombreux à croire que si les prix ont baissé c’est parce que la qualité du poisson est mauvaise.
En plus, certains pensent que «question poisson frais, les gens n’achètent pas de la sardine, ils achètent un poisson plus noble, la sardine on peut l’avoir en boîte pour un prix abordable». Cela étant, «si le poisson est de bonne qualité c’est une excellente nouvelle. L’Algérien peut enfin se payer de bons produits frais à des prix raisonnables», se félicite Farid qui vient d’acheter de la sardine à 100 DA le kilo.
Selon des chiffres rapportés par le confrère arabophone Al Massa, «la production nationale au début de cette année a atteint près de 800.000 tonnes. La wilaya de Mostaganem vient en tête du classement avec une quantité qui dépasse légèrement 80.000 tonnes, suivie d’Alger avec près de 65.000 tonnes, puis le port de Ghazaouat avec 15.000 tonnes».