A la veille de chaque fête religieuse, nous nous retrouvons face à une flambée des prix des viandes, des fruits et légumes. La forte demande en ce moment sur la viande blanche, en particulier le poulet, à l’occasion de la fête de Achoura, a fait que les prix ont commencé à prendre l’ascenseur, surtout ces trois derniers jours.
Hier, lors de notre virée au niveau des marchés de la capitale, nous avons constaté que le prix de poulet a nettement augmenté et risque de connaître une autre hausse aujourd’hui. Au minimum, le kilogramme de poulet est proposé à 205 DA, alors que le maximum est de 270 DA/kg, pour un poulet vidé et 320 DA/kg pour la vente en morceaux.
Les prix ont commencé à augmenter depuis trois jours, «chaque jour on enregistre des augmentations allant de 10 à 20 DA/kg», témoignent plusieurs commerçants de la volaille de la capitale qui estiment qu’en cette période «le prix du poulet devrait baisser pour arriver à 150 DA, mais la hausse a été poussée par la fête de Achoura».
«Nous n’y sommes pour rien», affirment des commerçants avec lesquels nous nous sommes entretenus au niveau du marché d’El Biar, Ben Aknoun et Chéraga. «Nous ne faisons que répercuter les augmentations opérées par nos fournisseurs, s’ils augmentent de 1 centime, on fait de même», soulignent-ils.
A El Biar, les boucheries longeant la grande avenue affichent 210 DA/kg, «alors qu’hier nous l’avons vendu à 190 DA/kg et 150 DA/kg, il y une semaine», nous précise le vendeur. Au marché d’El Biar, nous avons constaté que les prix proposés sont les plus chers. Le kilo de poulet vidé est vendu à 270 DA et 320 DA/kg en morceaux.
Par contre, au marché de Chéraga, le kilo de poulet est fixé à 205 DA, alors qu’il était à 180 DA, nous font savoir les différents vendeurs de volaille. A propos du poulet congelé, tous les vendeurs sont unanimes, «les consommateurs ne sont pas porté sur le poulet congelé, ils ont tendance à acheter de la viande rouge congelée mais pas le poulet», c’est le même constat que nous avons eu auprès des différents commerçants. «Ils ont affirmé que leurs clients refusent de le consommer en raison de sa qualité inférieure à celle de la viande blanche fraîche».
En somme, le prix du poulet varie d’un marché à l’autre et d’un vendeur à l’autre. Par contre, les consommateurs se demandent où se trouve le rôle de l’Etat régulateur des prix. «Aucun contrôle des prix n’est effectué», nous confient les vendeurs eux-mêmes. «Nous pratiquons les prix que nous voulons sans pour autant exagérer», avancent-ils.
A quand l’application des textes de lois sur la concurrence ?
Face à l’augmentation constante des prix de certains produits de large consommation, notamment les viandes et les fruits et légumes, l’Etat devrait intervenir pour réguler les prix et fixer les marges bénéficiaires. Le but est de protéger le pouvoir d’achat et d’éviter les situations de monopole et de spéculation.
Pour cela, il faudrait faire appliquer les textes de loi sur la concurrence. Il faut savoir que la loi actuelle permet à l’Etat d’intervenir pour fixer seulement les prix de certains produits subventionnés. La nouvelle loi permettra par contre l’intervention des autorités publiques pour fixer les marges bénéficiaires sur les prix de tous les produits de consommation.
Selon les termes de ce texte, le ministère du Commerce disposera de l’autorité de fixer les marges et profits réalisés sur le commerce de produits et de services. La loi n° 03-03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence a été adoptée par les deux chambres parlementaires, reste maintenant sa publication dans le Journal officiel afin qu’elle puisse être appliquée au grand bonheur des consommateurs.
Nassima Bensalem