Face à une surproduction sans précédent, la filière algérienne de la pomme de terre a longtemps retenu son souffle. Chambres froides saturées, prix au plus bas, producteurs au bord du gouffre : tout laissait craindre un scénario catastrophe.
Depuis des semaines, agriculteurs et élus tiraient la sonnette d’alarme, réclamant d’urgence la levée du gel sur l’export afin d’éviter l’effondrement du marché. Et alors que la crise menaçait de se transformer en véritable naufrage agricole, un tournant décisif vient d’être amorcé : la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA) annonce enfin le lancement des exportations de pommes de terre vers plusieurs pays, ouvrant la voie à un possible rééquilibrage du marché.
Cette initiative audacieuse s’inscrit dans une stratégie nationale visant à diversifier les investissements, à conquérir de nouveaux marchés et à promouvoir le produit national au-delà des frontières.
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Rima Kora, Directrice de la Communication et du Marketing de la SARPA, a affirmé l’engagement inébranlable de l’entreprise au micro de la chaîne Echorouk. Les objectifs sont clairs :
- Accompagner activement les agriculteurs.
- Stabiliser le marché intérieur.
- Valoriser l’excellence de la production nationale.
- Renforcer la présence des produits agricoles algériens à l’international.
« La Société travaillera sur un projet d’exportation de la pomme de terre algérienne vers un grand nombre de pays. Cela ouvrira de nouvelles perspectives dans le domaine de la commercialisation des produits agricoles algériens à l’étranger, » a-t-elle déclaré, soulignant l’ampleur du projet.
Exportation de la pomme de terre : Une bouffée d’oxygène pour les producteurs
Le lancement de ces exportations intervient à un moment crucial, venant dissiper l’inquiétude grandissante des agriculteurs. Ces derniers craignaient un effondrement de la production face à la chute dramatique des prix, tombés par endroits jusqu’à 15 dinars algériens le kilogramme.
Des wilayas majeures comme El-Oued et Mostaganem, ayant largement contribué à la récolte record, étaient particulièrement touchées par cette crise des prix.
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Sadek Sebaoui, Secrétaire de l’Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA) de la wilaya de Boumerdès, a insisté sur l’urgence de la situation : « L’exportation de cette matière est devenue une nécessité pour sauver ce qui peut l’être et éviter la faillite des agriculteurs producteurs qui ont subi d’énormes pertes, afin qu’ils puissent continuer la production. »
Cette nouvelle orientation est accueillie comme un tournant crucial capable de soutenir l’ensemble du secteur agricole algérien, en garantissant un débouché vital pour le surplus de production et en offrant une juste rémunération aux producteurs locaux. L’Algérie a désormais les yeux rivés sur les marchés mondiaux.
