Ghoul fustige l’opposition et l’UE
S’adressant à la Coordination nationale des libertés et de transition démocratique, M.Ghoul a tenu à informer que «toute initiative qui n’associe pas le gouvernement est vouée à l’échec».
«Il n’y aura pas de présidentielle anticipée en Algérie.» Le président du Tajamoue amal El Djazaïr (TAJ) a coupé court à l’opposition. Amar Ghoul, qui s’exprimait hier, lors d’une rencontre avec les cadres et militants de la commune de Sidi M’hamed tenue au Cercle des finances à Alger, a saisi l’occasion pour mettre les points sur les «I».
Adoptant un franc-parler, le chef de file de TAJ a cassé tous les tabous. «Ceux qui investissent dans la maladie du président pour confondre les cartes ont des intérêts temporaires, notre priorité ce n’est pas qui sera le successeur de Bouteflika mais comment protéger l’Algérie du tsunami du terrorisme de Daesh, du tsunami de la drogue, des pressions étrangères», a-t-il clairement déclaré, un message politiquement lourd de sens qui tombe comme un couperet dans le débat sur l’application de l’article 88 que réclame la Cnltd. S’adressant à la Coordination nationale des libertés et de transition démocratique, M.Ghoul a tenu à informer que «toute initiative qui n’associe pas le gouvernement est vouée à l’échec». Une déclaration qui véhicule une mise au point non-voilée à l’adresse de ce pôle de position. Selon lui, toute initiative est la bienvenue, à condition qu’elle respecte les institutions de l’Etat. «Nous n’accepterons jamais de braver la légitimité des institutions de l’Etat. Le président a été élu par le peuple», a-t-il argumenté, en invitant ceux qui ont des ambitions pour le poste à se préparer pour 2019.

Le porte-parole est revenu sur l’initiative du FFS qui, dit-il, vise à rassembler les Algériens pour trouver une issue. Il a d’ailleurs décidé de céder sur son initiative portant sur l’organisation d’une conférence nationale sur la révision de la Constitution. Peu importe l’initiateur, l’essentiel est d’aboutir à un consensus, a-t-il soutenu. M.Ghoul a critiqué l’initiative de la Cnltd en estimant qu’elle ne respecte pas le choix du peuple qui a élu le président. «Aucune personnalité politique ou parti ne peut faire des propositions qui aboutissent à une impasse», a-t-il soutenu, en mettant en garde contre un soulèvement de la rue. «Attention, attention, l’appel à la rue lancé par certaines parties risque d’attiser les feux de la fitna», a-t-il averti en précisant que les conséquences seront catastrophiques pour le pays. Pour lui, ce n’est pas le moment de jeter l’huile sur le feu car notre pays est ciblé de partout. «Avec tout ce qui se passe au niveau des frontières, l’insécurité et l’instabilité politique, la stabilité et la sécurité du pays doivent être une ligne rouge», prévient-il.
Dans cette conjoncture, le patron de TAJ a appelé les partis à mettre leurs divergences de côté et de contribuer pour sortir le pays de la crise. «Nous devons mettre l’intérêt du pays au-dessus de tous les calculs partisans, les ambitions personnelles et les clivages», a-t-il affirmé, en citant comme exemple le 1er Novembre 1954 qui a rassemblé tous les partis malgré leurs divergences autour d’un seul but, à savoir libérer le pays du joug colonial.
«Nous avons besoin de cet esprit pour nous réconcilier avec nous-mêmes, pour faire de l’Algérie un pays stable, fort et développé», a-t-il insisté. M.Ghoul estime que ce n’est pas les idéologies qui divisent les partis ou les idées car elles sont toutes proches, mais plutôt les ambitions personnelles, celles-ci ne devraient pas emmener certains partis à pousser le pays à l’instabilité. Il a rappelé dans ce sens que le peuple algérien a eu sa dose de la violence et on ne peut pas revenir en arrière.
M.Ghoul refuse que les partis rentrent dans des confrontations qui ne vont pas servir le pays. «Nous voulons casser ce mur entre les partis au pouvoir et les partis de l’opposition pour parvenir à un consensus qui permettra au gouvernement de s’élargir à d’autres formations», a-t-il assuré en se montrant disponible à dialoguer avec tous les partis au pouvoir et dans l’opposition. Le patron de TAJ s’est également attaqué à l’UE en dénonçant ses agissements. «Nous n’accepterons pas qu’une institution ou une partie ou un pays nous dicte ce que nous devons faire», a-t-il martelé tout en précisant que l’Algérie est un pays souverain et refuse toute interférence dans les affaires du pays. «De quel droit on demande à voir des partis?» s’est-il interrogé. M.Ghoul a invité les partis de l’opposition à ne pas servir le pays sur un plateau en argent aux étrangers pour le déstabiliser.