Il est à la tête de la brigade Al-Moulathamin, «les enturbannés », qui est à l’origine de la prise d’otages sur le site gazier à In Aménas. Son portrait circule partout sur la toile. Lui, c’est Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Aboul Abbas, connu sous le sobriquet de «Belaouar» «Le Borgne» ou encore «Mister Marlboro». Qui est vraiment Belmokhtar ?
Il est né le 1er juin 1972 à Ghardaïa. A l’âge de 19 ans, il rejoint les groupes islamistes en Afghanistan. Lors de sa formation de combattant dans ce qui allait plus tard devenir Al-Qaïda, il noue des contacts avec des djihadistes du monde entier et combat les soldats russes.
Lors d’un de ces combats, il perd un œil et se voit coller un de ses nombreux surnoms : «Laouar» («le Borgne»). De retour en Algérie en 1993, il devient rapidement l’un des chefs militaires du Groupe islamique armé (GIA). Son premier attentat terroriste, il le mène contre une patrouille de la Sûreté nationale en plein centre-ville de Ghardaïa. Quelques années plus tard, il rejoint le GSPC et se voit proclamé émir de la région du sud du GSPC de Hassan Hattab.
Le GSPC fait, par la suite, allégeance à Al-Qaïda et devient le représentant de la nébuleuse islamiste en Afrique du Nord sous l’appellation d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mokhtar Belmokhtar prend la tête d’une des deux phalanges d’Aqmi dans le sud de l’Algérie, à la frontière avec le Mali. Dans ses nouvelles «fonctions », il est accusé d’implication dans l’enlèvement de 32 touristes européens en 2003, dans les négociations en 2008 et 2009 pour la libération respectivement de deux Autrichiens de deux Canadiens.
Au-delà de son implication dans des enlèvements, celui qui est natif du quartier Theniet El Mekhzen à Ghardaïa est réputé pour être l’un des plus importants «djihadistes» du Sahara. Il s’est imposé dans la fourniture d’armes aux groupes islamistes de la région et dans le trafic de cigarettes, ce qui lui vaut le surnom de «Mister Marlboro» au sein des populations locales. Ses diverses activités lui ont permis de nouer des liens étroits avec les communautés touarègues. Il aurait même, dit-on, pris des femmes touarègues pour épouses. A la fin de l’année 2012, on annonce qu’il avait été tué dans des combats entre islamistes et séparatistes touareg à Gao, dans le nord du Mali. L’un de ses adjoints a, par la suite, démenti sa mort.
Ce dernier avait annoncé en décembre que Mokhtar Belmokhtar avait quitté Aqmi pour créer son propre groupe, tout en maintenant son allégeance à Al-Qaïda. A la fin de l’année dernière, il apparaît dans une vidéo, à visage découvert, un kalachnikov à la main, un drapeau noir salafiste en arrière plan et où il annonce sa rupture avec Aqmi et la création de son nouveau groupe armé, les «signataires par le sang».
A. B.