Son équipe totalement rejetée par le peuple : Bedoui – l’ombre d’un Premier ministre

Son équipe totalement rejetée par le peuple : Bedoui – l’ombre d’un Premier ministre

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Il était promis à un avenir aussi fulgurant que brillant avant que le Hirak n’ait décidé de dégommer toutes les personnalités incarnant un système qui a régné sans partage.

Le Hirak c’est comme de la figue de Barbarie «qui s’y frotte s’y pique». Le Premier ministre nommé par l’ancien président de la République qui a dû renoncer à un 5ème mandat sous une pression populaire exceptionnelle avant de carrément remettre sa démission, l’a appris à ses dépens. Il fait désormais partie des têtes associées au pouvoir qui doivent tomber. Etoile montante du précédent gouvernement dirigé par Ahmed Ouyahia, autre figure impopulaire que la majorité de nos concitoyens ne porte pas dans son coeur, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, notamment Noureddine Bedoui n’est plus que l’ombre de lui-même.

Il était promis à un avenir aussi fulgurant que brillant avant que le Hirak n’ait décidé de dégommer toutes les personnalités incarnant un système qui a régné sans partage. Où est donc passé le Bedoui plein de tonus, plein d’énergie, omniprésent sur le terrain? A l’écoute des doléances des citoyens, n’hésitant pas à se déplacer pratiquement en temps réel lorsque les populations sont victimes de catastrophes naturelles, sillonnant le territoire national sans répit pour répondre à leurs doléances. L’une de ses dernières sorties les plus remarquées restera sans aucun doute celle qu’il aura effectuée dans le cadre de la journée de la commune qui a été loin d’être symbolique ou une simple formalité. Noureddine Bedoui l’avait incontestablement marquée de son empreinte.

Les élus locaux de la capitale s’en souviendront certainement longtemps. Lors d’une inspection des travaux de confortement de la façade maritime et d’aménagement de la baie d’Alger, effectuée le 15 janvier 2019, il leur avait ordonné de procéder à la réouverture des structures publiques fermées à Alger et à la récupération «immédiate» des biens des collectivités locales non exploitées, afin de les mettre au service des jeunes. Il a appelé, par ailleurs, à la création de nouveaux espaces de loisirs au niveau de la capitale. Les élus locaux doivent se soumettre à «l’application stricte de la politique d’éradication des bidonvilles, en vue de libérer de nouveaux espaces et de les exploiter dans la création de structures de loisirs et de distraction» avait-il souligné. Une verve, un style qui commençait à coller à la peau de ce ministre inconnu du grand public qui a commencé à se forger une certaine popularité à partir de sa nomination en mai 2015. Il est vrai qu’il avait hérité d’un poste, celui de ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, qui allait le mettre en première ligne.

Son étoile n’a cessé de monter depuis au point où son nom était cité pour succéder à Ahmed Ouyahia pour piloter le cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika. Les marches pacifiques historiques du 22 février allaient précipiter la chute de son intronisation au poste de Premier ministre. Une nomination qui n’a pas suffi à calmer les revendications populaires. Les Algériens, en masse, se sont exprimés pour un changement radical du système. Les ministres qui ont fait partie de l’ancien et du nouveau gouvernent étaient indésirables. En première ligne Bedoui était dès lors la charrette. Sa piètre sortie médiatique, en compagnie de l’éphémère vice-Premier ministre Ramtane Lamamra, pour rassurer l’opinion avait sonné le glas pour lui.

Depuis il est devenu inaudible. Ses ministres à qui il a demandé d’occuper le terrain ont été purement et simplement interdits par les manifestants de remplir leur mission. Le porte-parole du gouvernement a été réduit au silence. Autant d’indices qui soulignent le déclin irréversible d’une étoile montante de la scène politique nationale. Le Hirak a indéniablement scellé le sort de Bedoui!