Son départ en 2014, du pain, du lait et du sucre, liberté de presse et d’internet : Ben Ali tente de sauver son régime

Son départ en 2014, du pain, du lait et du sucre, liberté de presse et d’internet : Ben Ali tente de sauver son régime
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Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a laissé entendre ce soir qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2014. « Je refuse que la condition délimitant l’âge du candidat à la présidentielle soit touchée », a-t-il déclaré dans un discours télévisé. L’âge maximal pour se présenter à la présidentielle est fixé à 75 ans par la Constitution tunisienne et M. Ben Ali a actuellement 74 ans.

Ben Ali a aussi ordonné aux forces de l’ordre de ne plus faire usage d’armes à feu contre les manifestants. Le chef de l’Etat tunisien, qui fait face à une vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 1987, a également ordonné une baisse des prix du pain, du lait et du sucre. Le président Ben Ali a aussi promis la liberté de la presse et la fin des mesures de blocage de sites internet.



Ben Ali promet : « Pas de présidence à vie »

« Pas de présidence à vie et je refuse de toucher à la limite d’âge fixée par la Constitution », a déclaré le président, au pouvoir depuis 1987 et qui a été réélu en octobre 2009 pour un mandat de cinq ans. « Je vous ai compris », a martelé à plusieurs reprises le président

C’est la troisième fois que le président Ben Ali prend la parole à la télévision depuis le début des troubles le 17 décembre. La Tunisie est le théâtre de vives contestations depuis qu’un vendeur ambulant s’est immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (centre) – le diplômé de 26 ans a succombé quelques semaines plus tard à ses blessures. Entre temps, le mouvement s’est propagé à plusieurs régions du pays, atteignant mercredi le centre de Tunis.

Les chiffres du gouvernement font état de 23 morts depuis le début des violences, tandis que des témoins et les syndicats évoquent au moins une cinquantaine de morts. Contactée jeudi à Paris par l’Associated Press, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a dit avoir recensé 66 morts: sept personnes qui se sont suicidées et 59 qui ont été tuées lors de manifestations, « la plupart » par balles.

Les biens de la famille et des proches du président Ben Ali attaqués et pillés

Des manifestants ont attaqué et pillé hier et aujourd’hui des magasins des enseignes françaises Carrefour et Casino auxquels sont associés des proches du pouvoir en Tunisie, selon des informations recueillies par l’AFP. A Gafsa (sud-ouest), le dépôt d’un magasin Carrefour, au rez-de-chaussée d’un immeuble de sept étages, a été pillé par des manifestants aujourd’hui alors que le magasin situé au premier étage a été détruit mercredi, selon des témoins. Les pillages se sont déroulés sous les yeux de militaires postés avec leur blindé près d’agences bancaires dont aucune n’a été visée, selon ces témoins.

A Nabeul, dans le nord-est, un magasin de la même enseigne a été totalement détruit et vidé par des manifestants, a rapporté un correspondant de presse. A Gabès, dans le sud-est, un autre magasin Carrefour a été pillé, selon un correspondant de la radio Chams FM. Il appartient à l’une des filles du président Zine El Abidine ben Ali.

A Bizerte (nord-est), un magasin de la chaîne Monoprix a subi le même sort jeudi, ont indiqué des habitants. Dans le quartier Lafayette, proche du centre ville de Tunis, des manifestants ont tenté de marcher vers un magasin Champion mais ont été dispersés par la police, selon de nombreux témoins.

A Ettadhamen, banlieue proche du nord de Tunis, d’autres manifestants ont tenté de s’approcher de l’hypermarché Géant de la chaîne Casino qui se trouve à quelques kilomètres plus au nord et où est implanté aussi un magasin Conforma appartenant à Imed Trabelsi, l’un des frères de l’épouse du président, Leila Ben Ali, a constaté une correspondante de l’AFP.

Interrogé pour savoir s’il voulait s’attaquer à l’hypermarché Géant parce que c’est une enseigne française, un manifestant a répondu « non, ce n’est pas français, ça appartient à des proches du président ».