Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) s’est, officiellement, retiré de l’Alliance présidentielle, et cela, après huit ans de coalition. Mais, le Conseil consultatif de cette formation politique qui s’est réuni en session ordinaire depuis jeudi à Zeralda avec comme ordre du jour les élections législatives et l’avenir du parti au sein de l’alliance a décidé de maintenir ses ministres dans leurs postes.
Le parti de Bouguerra Soltani vient d’annoncer son « divorce » avec ses deux alliés à savoir le Front de libération National (FLN) et le Rassemblement nationale démocratique (RND). L’annonce a été faite, hier, à Alger, par les membres du Conseil consultatif lors d’une conférence animée au siège national.
Des militants et des cadres de cette formation politique expliquent cette décision par le fait que les deux partis majoritaires à l’Assemblée populaire nationale (APN) ont vidé les réformes politiques menées par le président de la République de leur substance mais il n’est un secret pour personne que la montée sur la scène politique des partis de la mouvance islamiste dans certains pays arabes à l’image de la Tunisie et l’Égypte est, aussi, l’une des raisons qui a motivé le MSP à se retirer de l’Alliance présidentielle.
Contrairement à quelques leaders de certaines formations politiques qui estiment que les partis islamistes n’ont pas de «grandes chances» lors des prochaines élections législatives, Bouguerra Soltani croit dur comme fer que sa formation politique va réaliser un «bon score» durant ces élections.
Dans ce contexte, le responsable de la communication du MSP, Kamel Mida, qui a lu le communiqué final du Conseil consultatif a souligné que le MSP a décidé définitivement de rompre le lien avec les deux autres partis de l’alliance à savoir le FLN et le RND et appelle à la constitution d’un gouvernement technocrate pour gérer la période électorale. Toujours dans ce sillage, l’orateur a précisé, dans une déclaration au Courrier d’Algérie, que le MSP soutient toujours le programme du président de la République.
«Nous avons mis fin à notre alliance avec le FLN et le RND mais nous soutenons toujours le président de la République», dira-t-il. Et d’expliquer davantage : «Nous n’avons aucun problème avec le premier responsable du pays car celui-ci a mené des réformes de fond mais celles-ci ont été vidées de leur substance. C’est pourquoi, nous avons décidé de nous retirer de l’Alliance présidentielle ».
Le MSP qui compte quatre ministres au sein du gouvernement, compte aussi 51 députés à l’APN et a obtenu la troisième place aux dernières élections communales de 2007, se classant toujours derrière le FLN et le RND avec 107 Assemblées populaires communales (APC) sur les 1541 au niveau national.
D’autre part, il convient de signaler, à titre de rappel, que Bouguerra Soltani a indiqué dans son allocution, vendredi, lors de la réunion du Conseil consultatif du parti à Zéralda que «2012 sera l’année de la concurrence et non celle de la coalition».
Pour lui, continuer à composer avec l’alliance «à l’horizontale», c’est persister dans la médiocrité politique. Il est important de rappeler, également, que le leader du Mouvement national de changement (un parti non agréé), Abdelmadjid Menasra en l’occurrence, a dernièrement exclu le MSP dans le cas de la création d’un regroupement ou une alliance entre les partis d’opposition.
Soufiane Dadi
