Tantôt annoncé dans le viseur du Barça et parfois libéré par son club, l’avenir de Nadir Belhadj ne sera sans doute pas à Portsmouth.
Ce dernier traverse des moments difficiles à cause d’une crise financière aiguë qui menace son existence au point où il risque la liquidation judiciaire s’il ne parvient pas à alléger ses dettes qui s’élèvent à 68 millions d’euros (13,2 millions d’euros au minimum doivent être présentés comme garantie) avant le 1er mars prochain.
Après avoir tenté plusieurs solutions, dont la vente du club, au point où quatre propriétaires se sont succédé durant les six derniers mois à la tête des Pompey, mais sans réussir à stabiliser sa situation financière, qui est en train de se détériorer chaque jour un peu plus. Les actuels gérants du club du sud de l’Angleterre sont en train de passer à une autre étape de l’opération sauvetage enclenchée au lendemain des menaces reçues de la part des autorités judiciaires anglaises.
Ils ont décidé de saisir officiellement la fédération anglaise de football ainsi que la FIFA pour demander une dérogation qui leur permettrait de vendre trois joueurs avant même la fin de l’actuelle saison. Il s’agit du milieu du terrain Kevin Prince Boateng, du défenseur Mark Wilson et de l’Algérien Nadir Belhadj.
Belhadj OK, mais pas au détriment du… Mondial
En cas de vente des trois joueurs en question, la majorité devra finir la saison au «frigo», c’est-à-dire qu’ils ne pourront pas rejouer avant la saison prochaine, ce qui ne va sans doute pas plaire à des éléments comme Belhadj qui a dans 3 mois un Mondial à disputer et, de ce fait, il doit rester compétitif. Délicat, car pour Portsmouth, seule la vente de ces trois éléments peut sauver le club.
Mais, car il y a toujours un mais, dans pareilles histoires, cette option qui paraît la plus plausible pour les dirigeants de Portsmouth ne semble pas satisfaire Belhadj et ses camarades proposés à la vente. L’international algérien a refusé d’être sacrifié : il veut rester compétitif jusqu’au Mondial. La seule offre qui peut l’intéresser est de jouer dans un club qui lui donne ce temps de jeu dont il a besoin.
Mais pour que Portsmouth réussisse son opération, il doit arracher le OK de plusieurs parties. En Angleterre, la FA, si elle donne son feu vert pour cette vente très spéciale, elle doit en parallèle consulter les autres pensionnaires de la Premier League pour l’autoriser à permettre aux joueurs de continuer à disputer le championnat avec leurs éventuels recruteurs. Ce qui n’est pas gagné d’avance.
Sollicité pour faire office «d’arbitrage», la FIFA aurait transmis hier matin, par écrit, sa réponse à Portsmouth. Elle ne veut pas se voir mêler dans une affaire qui risque de lui porter préjudice d’autant que la manœuvre visée par les Pompey est totalement contradictoire avec ses règlements. Elle aurait donc transféré ce dossier vers les clubs anglais qui décideront du sort des Pompey.
A rappeler qu’en 1997, Hull City avait pu sauver sa peau de la même sorte lorsque cette équipe a eu le fameux sésame qui lui a permis de vendre le keeper Caroll à Wigan en dehors de la période des transferts.
Un New-Zélandais pour sauver les meubles ?
A en croire les écrits du Telegraph dans son édition d’avant-hier, un homme d’affaire new-zélandais serait prêt à reprendre le club. En cas de confirmation de cette information, il deviendrait le cinquième propriétaire du club en une année. Il est à la tête d’une société représentant trois pays : la Nouvelle-Zélande, Hong Kong et les USA, ce qui pourrait être salutaire pour Portsmouth, d’autant que son patron, Victor Cattermole en l’occurrence, aurait promis de verser une somme importante dans les comptes du club, ce qui pourrait sauver temporairement le club tout en gardant la totalité de ses joueurs.
A Chelsea pour remplacer Cole ?
Chelsea pourrait se montrer intéressée par les services de Nadir Belhadj. Le club londonien vient de perdre Ashley Cole, l’arrière latéral gauche de la sélection anglaise, à cause d’une blessure. Vu les nombreux challenges qui attendent les hommes d’Ancelotti durant le reste de la saison, la venue d’un élément comme Belhadj dans ce groupe ne peut donc qu’être bénéfique. Des articles de presse avaient même fait état de l’intérêt qu’aurait l’entraîneur italien à notre international, ce qui augmente l’éventualité d’un transfert chez le géant londonien. A suivre.
Belhadj : «Oui, mais pas au détriment du Mondial»
«Benfica et Blackburn me voulaient en décembre»
Ayant fait l’actualité au cours de ces derniers jours à la suite de l’intérêt du FC Barcelone pour lui, Belhadj continue à faire parler de lui puisque ses dirigeants à Portsmouth veulent le vendre avec deux de ses coéquipiers afin de renflouer les caisses du club pour régler leurs dettes. Voulant avoir son avis cette question, nous avons pris attache avec le défenseur des Verts qui a bien voulu nous livrer ses impressions.
Vous avez certainement eu vent de la volonté et du souhait des dirigeants de Portsmouth de vous vendre avec deux autres de vos coéquipiers, qu’en pensez-vous ?
Tout à fait, j’ai pris connaissance dans la presse que les dirigeants de mon club souhaiteraient me vendre avec deux de mes coéquipiers, en l’occurrence, Kevin Prince et Mark Wilson, mais je n’en sais pas plus que ça…
Ah bon, vous voulez dire que vos dirigeants n’ont pas évoqué la question avec vous ?
Non, pas du tout. Jusque-là, personne ne m’a parlé. Il faut savoir que l’équipe a bénéficié de deux jours de repos (lundi et mardi), mais Hassen (il parle de Yebda – Ndlr) et moi, nous avons eu une journée de plus, car l’entraîneur a estimé qu’au vu des efforts fournis durant la CAN, il était préférable qu’on ne reprenne les entraînements qu’hier jeudi (entretien réalisé hier – Ndlr). Je me suis entraîné le plus normalement du monde jeudi et aujourd’hui, et on ne m’a absolument rien signifié. Il faut savoir que nous avons une rencontre très importante à disputer demain face à Stoke City et tout le monde est concentré sur cette rencontre, surtout nous les joueurs, car il est clair qu’il faudra absolument gagner si on veut encore espérer sauver l’équipe.
Ce maintien, vous y croyez donc vraiment ?
Oh que oui. Nous avons livré une très belle prestation en Cup la semaine dernière, et il faudra absolument confirmer demain. Notre qualification en Cup nous a fait beaucoup de bien sur le plan moral et nous espérons vraiment nous imposer pour garder cette ultime chance pour le maintien.
Mais si vous devez partir, la tâche de votre club sera encore plus difficile pour se maintenir ?
Mais si ça peut aider le club pour qu’il se sorte de cette crise, il faut bien…
Donc, vous serez prêt à quitter le club ?
Pourquoi pas ? Ça reste une éventualité, mais je dois d’abord me réunir avec mes dirigeants autour d’une table et discuter de tous les tenants et les aboutissants d’une telle éventualité. Mais il est clair que si je dois partir, il faut que j’aille dans une équipe où je vais pouvoir jouer, car comme tout le monde le sait, j’ai une Coupe du monde au mois de juin et il est impératifque je sois compétitif. Donc, tout dépendra de la dérogation que donnera oui on non la Premier League et la FIFA éventuellement s’il s’agira de clubs étrangers.
Avez-vous reçu des offres ?
Franchement, pour l’instant, non. Les dernières offres concrètes que le club de Portsmouth avait reçues me concernant étaient au mois de décembre. Il s’agissait du Benfica Lisbonne et de Blackburn, mais ça n’a pas pu se faire, car mes dirigeants se sont montrés un peu gourmands en exigeant pas moins de 6 millions d’euros. A mon avis, s’ils avaient demandé 4 millions, je serai peut-être parti.
Même le grand Barcelone parle de vous ?
Il faut savoir que pour l’instant, je n’ai reçu aucune offre concrète de la part du FC Barcelone. J’ai pris connaissance de l’intérêt de cette grande équipe par la presse et je vous avoue que je suis très flatté qu’une aussi grande équipe songe à moi. Cela ne peut que m’encourager à travailler davantage pour être encore meilleur à l’avenir.
Asma H. A.
