Autrefois Caisse algérienne de développement, puis Banque algérienne de développement, le Fonds national d’investissement (FNI) a été restructuré une dernière fois à la faveur de la loi de Finances complémentaire pour 2011. Son intervention se limitait à venir en aide à l’entreprise publique déstructurée ou encore en manque de fonds propres.
A l’occasion de la tripartite de septembre 2011, du temps où Ahmed Ouyahia était Premier ministre, les chefs d’entreprises ont soulevé, pour la énième fois, les difficultés auxquelles ils faisaient face dans la concrétisation de leurs projets, en plus du mauvais environnement de l’entreprise.
Ladite tripartite a été sanctionnée par une série de 60 propositions, dont celle de l’accompagnement de l’entreprise à travers justement le Fonds national de l’investissement dont le champ d’intervention a été élargi au secteur privé.
Un groupe de travail, parmi les cinq installés à l’issue de la tripartite d’octobre dernier, a été mis en place. Sa mission était de réfléchir aux voies et moyens de mettre à contribution le Fonds pour aider les entreprises. Ses conclusions, présentés hier lors de la 16e tripartite ont été accueillies avec satisfaction, notamment par le patronat privé.
Toutefois, il faut savoir que pour être éligible à la contribution du FNI, il faut remplir certains critères. A commencer par la présentation du projet, dont le coût devrait être de 50 millions de dinars, au minimum. Les opérations visées par le FNI pour le financement des projets concernent les investissements de création, d’extension ou de réhabilitation d’entreprises. Mais aussi les opérations d’augmentation de capital des entreprises nationales, y compris dans le cadre de la conclusion d’un partenariat avec un opérateur étranger, dans le respect des dispositions législatives, à savoir l’application stricte de la règle de 49/51%.
Il faut rappeler que le FNI intervient dans le financement par le biais de sa participation du capital de l’entreprise à raison de 34%. Le but, c’est de faire en sorte que les projets financés ainsi, aient un impact positif sur le développement économique. Aussi, la création d’emplois et l’impact sur le développement des exportations ou la substitution à des importations, figurent parmi les critères arrêtés.
La prise de participation du FNI vient en appoint aux autres financements, à l’instar des banques. Elle intervient dans le cas où les entreprises souffrent d’une insuffisance en fons propres, notamment pour les projets d’investissements nouveaux. Et vise également à l’amélioration des risques des entreprises. Avec cette précision, que le Fonds a un droit de regard sur la gestion de l’entreprise à travers des rapports périodiques, l’objectif étant d’éviter tout dysfonctionnement.
Ce n’est pas tout. Le FNI n’intervient pas dans le financement des entreprises sans contrepartie. Car même s’il a ses propres finances et des aides de l’Etat, il doit tirer des dividendes de ce qui s’apparente à des prêts aux entreprises. Le rendement attendu par le FNI sur ces financements est égal au rendement des valeurs du Trésor à moyen et long terme assorti d’une marge de 3%, selon les conclusions du groupe de travail.
Faouzia Ababsa