Sommet Zapatero-Bouteflika le 7 et 8 janvier : Gaz, Sahara occidental et immigration au menu

Sommet Zapatero-Bouteflika le 7 et 8 janvier  : Gaz, Sahara occidental et immigration au menu

Initialement prévu en février 2008, le sommet Zapatero-Bouteflika, dont la tenue était suspendue à l’aval d’Alger, qui ne voulait pas en entendre parler tant que Madrid soutenait le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, se déroulera en fin de compte cette semaine dans la capitale espagnole.

Le président Abdelaziz Bouteflika et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero se rencontreront les 7 et 8 janvier à Madrid.

Ce sommet est devenu possible après que l’Espagne eut assoupli ses positions dans un certain nombre de dossiers, notamment l’énergie, le Sahara occidental et l’immigration, qui constitueront d’ailleurs les principales questions que traiteront les deux responsables.

En ce qui concerne l’énergie, il faut dire que les dernières décisions de la justice ibérique, qui ont rétabli l’entreprise algérienne Sonatrach dans ses droits, ont été accueillies favorablement par les dirigeants algériens.

Sonatrach, qui contestait une décision de la Commission espagnole de l’énergie, conditionnant l’augmentation de ses droits de vente dans la société Medgaz chargée de la réalisation du gazoduc Algérie – Espagne (Medgaz), à la limitation à 1 milliard de m3/an au lieu des 3 mds de m3/an du volume de gaz qu’elle est autorisée à commercialiser en Espagne, a obtenu gain de cause.

Il n’en demeure pas moins que des difficultés persistent comme l’obstacle empêchant la société algérienne Sonelgaz de commercialiser directement en Espagne l’électricité en raison d’une décision du gouvernement espagnol d’interdire aux producteurs d’électricité de commercialiser leur énergie directement.

Cela a été dénoncé il y a quelques jours par le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Chakib Khelil, lequel avait déclaré : “Chaque fois qu’il y a possibilité pour nos entreprises d’entrer dans la concurrence ou bien d’essayer de pénétrer le marché en Europe, il y a des difficultés. Les pays européens essayent de maintenir la position dominante et défendre leur économie.”

Ce sommet Zapatero-Bouteflika tentera de trouver une solution à cette divergence. Le conflit du Sahara occidental sera certainement un dossier important que discuteront les deux hommes. Les derniers développements de cette affaire, après la grève de la faim observée pendant trente-deux jours par la militante sahraouie des droits de l’homme Aminatou Haïder, suite à son expulsion d’El-Ayoune le 13 novembre dernier par les autorités marocaines, semblent avoir satisfait Alger.

L’annonce par le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Zapatero que son pays n’a jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental, mais qu’il avait seulement pris acte qu’il était administré par Rabat en attendant l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans le cadre des Nations unies, a replacé les choses dans leur contexte. Alger attend de l’Espagne une position de neutralité dans ce conflit jusqu’à ce que les résolutions de l’Organisation des Nations unies soient mises en œuvre dans le cadre du droit des peuples à l’autodétermination.

L’immigration clandestine, point sur lequel divergeaient les deux parties, sera également au centre des entretiens entre Bouteflika et Zapatero, qui tenteront d’aplanir leur différend sur le sujet, notamment concernant le traitement réservé aux immigrants clandestins par les autorités ibériques.

La coopération bilatérale entre les deux pays, qui stagne depuis dans de nombreux domaines, aura certainement une place importante dans les discussions qu’auront le chef de l’État algérien et le président du Conseil des ministres espagnols.

Merzak Tigrine