Sommet ordinaire de l’Union Africaine,El Gueddafi écarté des négociations

Sommet ordinaire de l’Union Africaine,El Gueddafi écarté des négociations
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L’UA obtient un difficile consensus sur la Libye

Un consensus africain prévoit qu’El Gueddafi ne doit pas participer au processus de négociation.



Les chefs d’Etat africains réunis en sommet à Malabo ont considéré, hier, que le leader libyen Mouamar El Gueddafi devait être écarté des négociations pour sortir son pays de la crise. «El Gueddafi ne doit pas participer au processus de négociation», a affirmé à l’AFP Ramtane Lamamra, commissaire a la Paix et la Sécurité de l’Union africaine, en citant le document final approuvé par le 17e Sommet de l’UA, après plusieurs heures de tractations. Les chefs d’Etat se sont entendus sur un «accord-cadre», selon M.Lamamra.

Ce document doit être soumis par les médiateurs de l’UA (Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie) «aux parties libyennes à savoir, le gouvernement de la Jamahiriya libyenne et le Conseil national de transition», selon le document.

Les travaux de la 2e et dernière journée du 17e Sommet ordinaire de l’Union africaine (UA), ont repris à huis clos, hier à Malabo, sur le thème marquant de la crise libyenne. S’étant séparés tard, jeudi soir, sans trouver de consensus, les chefs d’Etat africains se sont retrouvés à nouveau à huis clos, hier matin, pour tenter de trouver une position commune.

Ce sommet s’est poursuivi en présence d’une délégation officielle libyenne, conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdelati Labidi, et d’une délégation représentant le CNT et conduite par Abderrahmane Chalgham. Dans une feuille de route, l’organisation panafricaine avait appelé les parties libyennes à un cessez-le-feu et au dialogue pour l’instauration d’une période de transition afin de préparer des élections. «L’Union africaine a déterminé une position commune le 10 mars. Nous étions les premiers à avoir une position commune. Elle n’a pas changé.

Nous avons mis en place une feuille de route, elle est incontournable», a souligné, jeudi, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, répétant à plusieurs reprises que la «Feuille de route est toujours valable». Les propositions de l’UA avaient alors été acceptées par le colonel El Gueddafi et refusées par les rebelles. Or, selon la conjoncture actuelle, il semble plutôt difficile de concilier les positions de tous ces pays, à cause des avis divergents à l’UA concernant l’issue de la crise libyenne. Au sein de l’UA, alors que certains pays militent pour le départ d’El Gueddafi, de nombreuses délégations soutiennent encore le leader libyen, grand bailleur de fonds de nombreux pays africains et de l’organisation panafricaine. Au dernier jour du sommet, l’Union africaine a peiné à s’entendre sur le dossier El Gueddafi. «C’est un dossier crucial, et c’est une journée cruciale», a reconnu hier matin le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping avant le début de réunion à huis clos. Parmi les propositions figurent, notamment un cessez-le-feu immédiat, l’accès humanitaire ainsi qu’une transition avec des élections démocratiques, selon une source proche de l’UA. Selon cette source, la «transition doit être consensuelle et inclusive, c’est-à-dire que toutes les parties, dont El Gueddafi, doivent être d’accord et pouvoir participer».

Sûr de lui, et utilisant un ton plutôt menaçant, le Conseil national de transition (CNT) avait, hier, profilé une vision plutôt optimiste concernant la< situation et le devenir d&rsquo;El Gueddafi. «Le Conseil national de transition est prêt à un cessez-le-feu en Libye si le colonel Mouâmar El Gueddafi quitte le pouvoir», a indiqué un représentant du conseil, Mansour Safi.

«Le CNT est prêt à des négociations avec le régime d&rsquo;El Gueddafi», a déclaré à la presse ce représentant des rebelles libyens, en marge du sommet de l&rsquo;Union africaine en cours à Malabo, ajoutant que «les forces rebelles ne renonceront pas aux combats, notamment après avoir marqué une avancée vers la capitale Tripoli». Les rebelles ont donc eu gain de cause lors de ce 17e Sommet, où le colonel El Gueddafi a fini par perdre ses derniers soutiens en se faisant écarter de tout processus de paix. Une condition sine qua none du CNT, en vue d&rsquo;accepter toute forme de pourparlers de paix.