Sommet du G8 à Rome

Sommet du G8 à Rome

Durant deux jours, les ministres de l’Energie du G8 vont discuter de la baisse des investissements dans des projets énergétiques qu’entraîne la crise économique et financière. Réunis depuis hier à Rome (Italie), les ministres du G 8 aux côtés des ministres de l’Energie de quinze pays parmi lesquels de grandes puissances émergentes et des pays producteurs (Algérie, Brésil, Chine, Inde, Mexique, Afrique du Sud, Egypte, Corée du Sud, Arabie saoudite, Australie, Indonésie, Libye, Nigeria, Rwanda, Turquie) devraient, en d’autres termes, se pencher sur le risque d’un nouveau pic des prix de l’or noir dû à la réduction des investissements. «Pour surmonter la crise, il faut une alliance entre les entreprises et les Etats» afin que les investissements se poursuivent, a souligné le ministre italien du Développement économique Claudio Scajola, selon l’AFP. Il a expliqué dans un document de présentation de la réunion que «les investissements dans de nouveaux projets énergétiques et de nouvelles technologies sont aujourd’hui différés ou annulés à cause des incertitudes pesant sur les marchés financiers et de la réduction de la demande». «Lorsque la crise sera terminée, il existe le risque d’une offre insuffisante d’énergie et donc de prix élevés et instables», poursuit-il.

Pour sa part, le président du groupe pétrolier italien Eni, Roberto Poli, pense qu’un prix «raisonnable» du baril de pétrole, qui permettrait de ne pas pénaliser les investissements, devrait se situer entre 60 et 70 dollars.A cause de la réduction des investissements, il y a une certaine inquiétude sur «un manque d’offres à moyen terme» et donc une hausse des prix «quand la demande repartira», a averti le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), Nobuo Tanaka, selon les agences. Or, a-t-il insisté, «les investissements dans l’exploration-production sont très, très importants pour éviter ce manque d’offres».L’AIE a présenté à Rome un rapport selon lequel les investissements dans l’exploration-production de pétrole et de gaz devraient chuter de 21% cette année par rapport à 2008. Selon le même rapport, les investissements dans les énergies renouvelables devraient baisser de 38% en 2009.



Pourtant, face au défi du réchauffement climatique, il faudrait multiplier par six les investissements dans ce domaine et quatre fois ceux destinés à améliorer l’efficacité énergétique, estime M. Tanaka. Cette rencontre, à laquelle a pris part également le ministre de l’Energie Chakib Khelil, entre dans le cadre de la présidence italienne du sommet du G8 qui se tiendra du 8 au 10 juillet 2009 dans la ville italienne Aquila. Elle intervient aussi à quelques jours de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), prévue jeudi prochain à Vienne. Outre le commissaire européen à l’Energie Andris Piebalgs, des représentants d’institutions internationales (Agence internationale de l’énergie, FMI, Banque mondiale) sont présents.Selon le ministère italien, au total, 23 pays représentent plus de 80% de la demande et de l’offre d’énergie dans le monde.Les participants aborderont, en outre, l’efficacité énergétique et la réduction de la «pauvreté énergétique», avec notamment un plan d’action pour électrifier les zones rurales en Afrique. Une déclaration finale sera publiée aujourd’hui à l’issue de la rencontre.