Le G8 et les pays émergents, qui se rencontrent jeudi 9 juillet à L’Aquila, veulent conclure les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce « en 2010 ».
Dans leur projet de déclaration, ils s’engagent à « résister au protectionnisme ».
« Nous encouragerons l’ouverture des marchés pour les échanges et les investissements », affirment le G8 et le G5 – Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du Sud – auxquels s’associe l’Egypte qui était présente à leur réunion de jeudi matin.
« Nous avons pris l’engagement de chercher à parvenir à une conclusion ambitieuse et équilibrée du cycle de développement de Doha en 2010 », affirme également la déclaration du G8/G5 à laquelle se sont associées l’Egypte, l’Indonésie et la Corée du Sud.
Sommet du G20 en septembre
Ces pays indiquent qu’ils se réuniront au niveau des ministres du Commerce « avant le sommet de Pittsburgh » du G20 les 24-25 septembre aux Etats-Unis.
Le directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, a récemment jugé que les négociations du cycle de Doha prenaient « plutôt bonne tournure » en vue d’une conclusion en 2010.
Débutées en 2001, ces négociations, qui doivent lever des milliers de droits de douanes et réduire les subventions à l’agriculture dans les pays riches, sont bloquées depuis des années par des affrontements nord-sud sur les dossiers agricoles et industriels.
Lors de la rencontre, la Chine a par ailleurs appelé à la diversification du régime monétaire international.
Ce jeudi, le G8 doit également essayer de convaincre le G5 du bien-fondé de sa position pour lutter contre le réchauffement climatique.
Les Etats-Unis, la Russie, le Japon, le Canada, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie se sont engagés mercredi à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre « d’ici à 2050 par rapport à 1990 ou une année plus récente » et de « 80% ou plus » celles des pays industrialisés, afin de limiter le réchauffement global à 2°C.
Négociations difficiles sur le climat
Les négociations avec les pays émergents risquent d’être difficiles car le Forum des principales économies (MEF), qui associe le G8 et les grands pays émergents, refuse pour l’instant d’adopter toute référence chiffrée.
Le départ précipité mardi du président chinois Hu Jintao à cause des émeutes dans la région du Xinjiang laisse peu de place à de nouvelles perspectives.
La Chine est passée, en 2008 au premier rang des pollueurs.
Les pays émergents n’épargnent pas les pays riches.
« C’est important d’accorder des moyens mais c’est encore plus important de tenir ses promesses », a déclaré le président mexicain, Felipe Calderon, à propos de la crise économique.
Certains pays riches souhaitent « seulement que la crise se termine pour au final ne rien changer », a dit de son côté le dirigeant brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, sans les citer.
« Beaucoup à faire », selon l’AIE
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) juge que « beaucoup reste à faire » pour atteindre les objectifs du G8 sur le climat.
« Les investissements dans l’efficacité énergétique et dans les technologies propres doivent être multipliés par quatre pour maintenir l’augmentation moyenne de la température mondiale sous les 2°C », a indiqué l’AIE, chiffrant l’investissement nécessaire à « 400 milliards de dollars supplémentaires par an pendant les vingt prochaines années »…
L’AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, presse également les gouvernements « d’adopter des politiques transparentes et stables pour promouvoir les investissements énergétiques et améliorer la régulation » des marchés pour réduire la « volatilité excessive » des prix.
Les dirigeants du G8 sont tombés d’accord mercredi pour estimer qu’un juste prix du pétrole devait se situer entre 70 et 80 dollars le baril, selon une porte-parole du président russe Dmitri Medvedev.
Renforcer les investissements dans l’énergie
Le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont eux réclamé la définition d’une « fourchette de prix » du brut.
« Le G8 a reconnu le besoin de renforcer les investissements dans l’énergie pour créer de l’emploi et assurer le retour de la croissance économique », s’est réjoui Nobuo Tanaka, directeur général de l’AIE, cité dans le communiqué.
Le développement des pays pauvres était également au programme du sommet jeudi.
Lors de la dernière journée de la rencontre, vendredi, plusieurs chefs d’Etat africains participeront à une discussion sur l’aide au développement.
