Sommet du G8 à L’Aquila : 12 milliards de dollars pour la sécurité alimentaire

Sommet du G8 à L’Aquila : 12 milliards de dollars pour la sécurité alimentaire
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Le sommet du G8, regroupant les pays les plus industrialisés, s’est ouvert hier à L’Aquila (Italie).

Les grands de ce monde auront certainement du pain sur la planche durant les trois jours du sommet (du 8 au 10 juillet).

Outre la crise en Iran et la non-prolifération nucléaire, les dirigeants des Etats-Unis, de Russie, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Canada et du Japon devraient évoquer la pire crise économique de l’après-guerre, le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté.

Si la crise économique est devenue, depuis quelques mois, une hantise pour les pays les plus riches de la planète, l’hémisphère Sud du globe vit encore sous la menace d’une famine sans précédent.

LG Algérie

Une famine qui touche déjà une bonne partie du continent noir. Plus de 75 000 enfants vont mourir pendant les trois jours du sommet du G8, a dénoncé hier Save the Children.

Cette organisation appelle à un doublement de l’aide internationale. Mais, semble-t-il, la question est beaucoup plus complexe.

En fait, plusieurs organisations non gouvernementales accusent les membres du G8 de ne pas tenir leurs promesses d’augmentation de leur aide à l’Afrique, a indiqué une dépêche de l’AFP.

Les 8 pays les plus industrialisés, pour rappel, avaient décidé en 2005 d’apporter d’ici à 2010 quelque 50 milliards de dollars d’aide à l’Afrique.

A moins d’une année de cette échéance, il manque encore 23 milliards de dollars, selon différentes ONG.

La directrice pour l’Italie de l’agence Oxfam considère qu’«il est temps pour le G8 de s’asseoir à la table des discussions et de produire un programme d’urgence».

«Vingt-trois milliards de dollars, ce n’est pas beaucoup d’argent comparé à ce qui a été dépensé pour remettre les banques à flot», a-t-elle jugé, selon l’AFP.

Selon Oliver Buston, porte-parole de One, (organisation dirigée par les rock stars Bono et Bob Geldof), le Canada et le Japon ont versé plus que promis en 2005, tandis que la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Etats-Unis ont progressé.

En revanche, l’Italie et la France n’ont pas respecté leurs engagements, a-t-il ajouté.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a, lui aussi, exhorté les leaders des grandes nations industrialisées du G8 à penser aux pays pauvres, particulièrement africains.

«La crise continue à frapper les pays en développement. Les pays développés ne doivent pas l’oublier», écrit-il dans une lettre adressée au Premier ministre italien Silvio Berlusconi, président en exercice du G8, deux jours avant le sommet.

Il les appelle également à «répondre aux besoins financiers des pays en développement, y compris de leur secteur privé et de leurs PME, de façon à stimuler la demande mondiale, à éviter le coût d’une génération perdue et à creuser les fondations d’une croissance plus durable et multipolaire».

Les pays du G8, de leur côté, comptent annoncer «une initiative sur la sécurité alimentaire» pour le développement de l’agriculture d’un montant de plus de douze milliards de dollars sur les trois prochaines années, selon l’AFP qui cite le Financial Times.

Selon la même source, les Etats-Unis et le Japon fourniront l’essentiel de cette somme, soit trois à quatre milliards chacun, le solde étant financé par l’Europe et le Canada.

Mieux, selon le projet de déclaration finale, les leaders du G8 vont s’engager à inverser «la tendance à la diminution de l’aide au développement et à celle des financements nationaux de l’agriculture».

Pour le directeur de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il s’agirait d’«une excellente initiative», si cette information était confirmée.

Dans ce sillage, Silvio Berlusconi avait fait état d’un «geste» du président américain Barack Obama contre la faim dans le monde, qui représenterait une somme de quatre milliards de dollars.

D’ailleurs, Obama a souhaité que le G8 soit «proche des pays les plus pauvres, comme ceux d’Afrique, durement touchés par la crise».

Selon la FAO, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a dépassé le cap du milliard.

De nombreux pays ont connu l’année dernière des émeutes de la faim. Le sommet s’élargira demain à des Etats africains.

Au total, près de quarante chefs d’Etat et de gouvernement et de responsables d’institutions multilatérales sont attendus.

G8 : «Les marchés du travail peuvent remettre en cause la stabilité sociale»

Les dirigeants des huit puissances les plus riches (G8) ont jugé hier que l’économie mondiale se stabilisait, tout en mettant en garde contre les conséquences de la crise sur l’emploi.

«La situation reste incertaine et des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière», ont-ils écrit dans une déclaration commune sur l’économie, en relevant dans le même temps «des signes de stabilisation, et notamment une reprise des marchés boursiers».

Mais «les effets de la crise économique sur les marchés du travail peuvent remettre en cause la stabilité sociale», ont-ils mis en garde dans cette déclaration obtenue par l’AFP.

Gaz à effet de serre : limiter le réchauffement à +2°

Les principales économies mondiales, regroupées au sein du Forum des principales économies (MEF) et qui représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont renoncé à leur objectif de les diviser par deux d’ici à 2050, selon une source européenne, relayée par l’AFP.

«Il y a un très fort engagement [de leur part] à réduire de façon substantielle les émissions mondiales d’ici à 2050, mais il n’y a pas de 50%», a indiqué cette source à l’AFP.

En revanche, l’objectif d’une limite de réchauffement à +2° est maintenu, selon un négociateur occidental.

Le MEF comprend le G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), le G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), la Corée du Sud, l’Australie et l’Indonésie.