Pour peu que ses partenaires bilatéraux et multilatéraux lui apportent un soutien financier, logistique et politique adéquat, l’Afrique pourra s’acquitter pleinement et efficacement de sa mission de trouver des solutions africaines aux problèmes africains » a estimé le président Abdelaziz Bouteflika dans une contribution au débat du segment Afrique du sommet du G8 qui se tient à Deauville (France).
Le chef de l’Etat qui représente l’Afrique à ce sommet, aux côtés de ses homologues des pays initiateurs du Nepad, du Premier ministre de l’Ethiopie en sa qualité de président en exercice du Comité d’orientation du Nepad, et du président de la Commission de l’Union, explique dans son intervention que l’Onu et les puissances extra-africaines « devraient donc concevoir leur rôle avant tout comme destiné à conforter le leadership africain en matière de paix et sécurité sur le continent ». Il a indique que l’Afrique est consciente de ses responsabilités en matière de paix et de sécurité et « s’engage résolument à renforcer et à adapter les instruments de son action. Elle compte également sur l’efficacité d’un partenariat qui a démontré toute sa pertinence », a-t-il ajouté. Selon Abdelaziz Bouteflika, les crises ou conflits inscrits à l’ordre du jour de ce sommet, à savoir les situations au Soudan, en Somalie, en Côte d’Ivoire et à Madagascar, « sont précisément les lieux d’expression de ce Partenariat ». Un partenariat, notamment en matière de paix et de sécurité après une décennie de son lancement, s’est développé de manière « graduelle » et a gagné en « efficacité », a-t-il déclaré, soulignant que ce partenariat a accompagné l’action de l’Union africaine dans « l’apaisement de nombre de tensions et le règlement pacifique de plusieurs situations conflictuelles ». Pour le président de la République, le partenariat Afrique-G8 qui a été aussi « d’un apport appréciable » dans le renforcement des capacités de l’UA, notamment dans la mise en place de son architecture de paix et de sécurité, est construit autour du principe d’appropriation par l’Afrique du règlement de ses propres problèmes, dans une perspective ouverte au dialogue permanent et à la concertation. Selon lui, l’appui multiforme des partenaires et, plus particulièrement, ceux du G8, est venu renforcer la crédibilité de cette action, relevant que l’Afrique attend de ses partenaires du G8 « qu’ils continuent à travailler avec le reste de la communauté internationale pour une meilleure coordination des apports à l’Afrique et pour assurer l’indispensable prévisibilité et la stabilité des financements à l’appui des opérations de maintien de la paix en Afrique ». Evoquant le plan sécuritaire, le président de la République a affirmé que les efforts consentis par l’Afrique en matière de lutte contre le terrorisme et ses connexions devraient être complétés par un partenariat répondant aux besoins africains, qui s’articule autour d’un partenariat « renforcé » sous forme de formation et de perfectionnement ainsi que sous forme de fourniture d’appui technique aux institutions africaines et de répondre à l’insuffisance des moyens matériels de prévention et de lutte. Le chef de l’Etat précise que les besoins « les plus urgents » dans ce domaine concernent des équipements de surveillance des frontières ainsi que des équipements adaptés pour renforcer les capacités opérationnelles des unités d’intervention et de lutte. Il a appelé également à poursuivre et systématiser les échanges de flux de renseignement opérationnel et d’aider à la constitution et la modernisation de bases de données en Afrique, affirmant que le tarissement des sources de financement du terrorisme suppose aussi la criminalisation du paiement de rançons aux groupes terroristes preneurs d’otages. Selon, lui « cette approche de partenariat en matière de lutte contre les menaces transversales s’inscrit dans la dynamique ouverte par la récente Conférence de Paris qui a adopté un ensemble de mesures pluridimensionnelles pour renforcer la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue ».
Des milliards de dollars pleuvent sur le printemps arabe
Le groupe Afrique, dit G5+3, composé de cinq chefs d’Etat fondateurs du Nepad, dont le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que la présidence en exercice de l’Union africaine (UA), la présidence du comité d’orientation du Nepad et la présidence de la Commission de l’UA se sont réunis à Deauville (France) avec les membres du G8 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Allemagne, Japon, Italie et Canada) pour examiner l’état de la coopération avec l’Afrique. » Pour la première fois dans l’histoire du G8, nous avons adopté une déclaration conjointe avec des chefs d’Etat et de gouvernement africains », indique une déclaration du G8 rendue publique, hier, en fin de matinée. Selon la déclaration, les pays du G8 ont réaffirmé leur partenariat « solide » noué avec l’Afrique et « enraciné » dans les engagements pris depuis plus d’une décennie, notamment en faveur du développement de la paix et de la sécurité. Les peuples ayant engagé des « révolutions » sont assurés de recevoir une aide économique, les autres sont soumis à la conditionnalité de s’engager sur la voie de la démocratie. Les pays membres du G8 s’engagent à soutenir financièrement les nations arabes aspirant à la démocratie. Les banques de développement multilatéral pourraient fournir plus de 20 milliards de dollars à l’Égypte et à la Tunisie. Les Etats membres du G8 vont fournir une aide financière aux pays arabo-musulmans engagés sur la voie de la démocratie, selon le projet de déclaration finale du sommet de Deauville.
Par : Sadek Belhocine