Outre les dossiers de coopération économique et d’immigration illégale, d’autres dossiers cruciaux, notamment de sécurité, seront abordés en marge des travaux du sommet.
Abdelmalek Sellal se présentera, vendredi prochain à Malte, dans l’habit de diplomate. Il s’agit, en effet, d’une première sortie pour le tout nouveau Premier ministre pour un sommet régional, qui accueillera les 5 et 6 octobre les pays des deux rives de la Méditerranée, à savoir Espagne, France, Italie, Malte, Portugal, Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. Cette deuxième rencontre des pays des deux rives, après celle de 2003, revêt une grande importance. Cela s’explique d’autant par la présence de l’ensemble des pays concernés, qui ont tous confirmé leur participation. Pour les autorités de La Valette, ce forum a une «signification politique particulière». Car, selon Malte, «c’est le seul groupement régional à réunir les membres de l’Union arabe du Maghreb et leurs voisins de la rive-Nord de la Méditerranée». Ainsi, le président français François Hollande a prévu de faire le déplacement, tout comme le chef du gouvernement italien Mario Monti. Du côté des pays du Maghreb, le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz a déjà confirmé sa présence alors que côté algérien, on dépêchera Abdelmalek Sellal, fraîchement nommé Premier ministre. Pour nombre d’observateurs, ce sommet permettra aux participants, croit-on savoir, de discuter notamment de coopération économique et d’immigration illégale. Alors que des sources diplomatiques à Malte ont souligné dans le dossier de présentation du sommet, la nécessité de «revigorer le dialogue en y insufflant un nouvel élan politique et en introduisant davantage de régularité aussi bien dans les réunions du forum au niveau ministériel que dans les rencontres au sommet». Les mêmes sources précisent aussi que, «mises à part les questions de sécurité et de défense, le dialogue politique et les débats sur l’immigration illégale, le sommet servira aussi à faire le point sur de nouveaux domaines de coopération possibles (éducation, environnement, énergie)». Néanmoins, d’autres sources soutiennent également que certains dossiers cruciaux de l’ère post-révolutions arabes ou d’actualité régionale, feront l’objet de débat, en marge des travaux du sommet. Il s’agit du dossier libyen, mais aussi de celui du Sahel. Ainsi, une rencontre est, selon certaines indiscrétions, prévue en marge des travaux du sommet entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le président, français, François Hollande. Selon les mêmes sources, la crise en Libye et ses derniers développements seront également au premier rang des discussions. Cette rencontre constituera donc une première entre le 7e président de la République française et un officiel algérien. C’est dire, enfin, que ce sera l’occasion pour les deux hommes d’évoquer les sujets bilatéraux et la prochaine visite du président français en Algérie, prévue avant la fin de l’année, quoique la date n’a toujours pas été fixée. Depuis l’été, plusieurs ministres français ont effectué des visites à Alger pour préparer ce déplacement. Outre cette rencontre avec François Hollande, des sources indiquent aussi que Abdelmalek Sellal aura également des entretiens avec son homologue marocain, Abdelilah Benkirane. Signalons que cette rencontre se tiendra à Malte après une période de réchauffement constaté en 2011, les relations entre Alger et Rabat connaissant depuis quelques mois de nouvelles tensions. En effet, les Marocains demandent notamment la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, fermées depuis 1994. Cependant, Alger campe sur ses positions intransigeantes, exigeant au préalable le règlement de plusieurs dossiers bilatéraux.