Sommet de l’UMA, Surenchère à la marocaine

Sommet de l’UMA, Surenchère à la marocaine

Le sommet de l’UMA prévu en octobre s’annonce d’ores et déjà sous de mauvais auspices, les Marocains ayant décidé qu’il serait «de pure forme», tant que les frontières avec l’Algérie resteront fermées. Rabat fait, comme d’habitude, dans l’amalgame, les deux questions étant tout à fait distinctes l’une de l’autre, et risque de torpiller ce sommet qui pourrait constituer une opportunité de rapprochement entre les pays du Maghreb.

Un haut diplomate algérien a affirmé hier à l’AFP que la tenue du sommet de l’UMA, prévue l’automne prochain, et la fermeture de la frontière terrestre, sont deux questions «tout à fait distinctes» pour Alger, cette dernière étant «exclusivement bilatérale».

«La date du sommet sera fixée lorsque les réunions préparatoires auront abouti», a indiqué ce diplomate citant une déclaration récente du ministre algérien des Affaires étrangères. «Cette distinction entre les deux questions est incontournable pour l’instauration d’un climat d’entente propice à l’assainissement de l’ensemble des dossiers bilatéraux», a expliqué une autre source diplomatique algérienne citée par TSA. «En définitive, et comme cela a été dit à maintes reprises par les autorités algériennes, la réouverture de la frontière viendra en point d’orgue des actions qui marqueront concrètement l’évolution positive des relations entre les deux pays.

Ceci était d’ailleurs l’objectif assigné à la dynamique qui a été impulsée aux relations entre les deux pays à travers les échanges de visites ministérielles et le projet de convocation de la commission mixte», a encore ajouté la même source. Le Premier ministre marocain Abdelillah Benkirane avait indiqué dans une déclaration faite au cours de la semaine dernière, au quotidien Attajdid, l’organe de son parti islamiste Justice et Développement (PJD), que les conditions de la tenue du sommet n’étaient «pas encore mûres», ajoutant que «tant que les frontières entre le Maroc et l’Algérie ne seront pas rouvertes, une telle réunion sera seulement de pure forme».

Dans une démagogie propre aux Marocains, le Premier ministre marocain a renchéri : «Notre politique vis-à-vis de nos frères algériens est basée sur l’Histoire, les deux peuples sont liés par des relations d’amour et de fraternité. Malheureusement, la direction algérienne a un autre avis (…) mais nous parions sur l’avenir.»

«Il est impensable que la France et l’Allemagne se soient réconciliées et que l’Algérie soit en situation d’adversité vis-à-vis du Maroc», a-t- il ajouté.

Côté algérien l’on s’est abstenu de commenter de telles déclarations mielleuses auxquelles nous ont habitués nos «frères» marocains et qui dénaturent totalement le problème et imputent toute la responsabilité de la tension prévalant entre les deux pays, aux seuls Algériens. Tunis devrait accueillir ce sommet en octobre afin de relancer l’UMA, qui regroupe depuis 1989 la Mauritanie, l’Algérie, le Maroc, la Libye et la Tunisie mais qui est restée quasi inactive suite à des différends entre ses membres. Rappelons qu’à la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays suite à l’accusation portée par Rabat contre les services de renseignements algériens d’avoir commandité un attentat, sur le territoire marocain en 1994, s’ajoute la question du Sahara occidental occupé illégalement par le Maroc depuis 1975.

Farid H.