L’Algérie a présenté dimanche plusieurs propositions lors des réunions préparatoires au sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), prévu les 6 et 7 février au Caire, en vue de les inclure dans le projet de déclaration finale du sommet.
Ces propositions portent sur la condamnation des actes terroristes, la coordination des positions autour de l’interdiction du paiement de rançons aux terroristes, outre l’appui des efforts de maintien de la paix et de la stabilité au Mali et des efforts des autorités actuelles pour sortir de l’étape de transition.
La présidente de la délégation algérienne participant à cette réunion préparatoire au sommet de l’OCI qui se tient au Caire, Taous Feroukhi, a déclaré que l’Algérie a demandé à l’organisation, dans l’une de ses propositions, de condamner l’attentat terroriste perpétré récemment en Algérie par un groupe terroriste contre le complexe gazier d’In Amenas.
L’Algérie a également appelé dans sa proposition tous les pays de l’organisation à refuser de céder au chantage terroriste, comme le paiement de rançons en contrepartie de la libération des otages et « le déploiement davantage d’efforts sur les plans régional et international afin d’empêcher le paiement de telles rançons ».
Concernant l’islamophobie, Mme Feroukhi a affirmé la condamnation par l’Algérie de cette idéologie qui vise à assimiler l’Islam au terrorisme et salué les efforts de l’OCI dans ce domaine.
Elle a ajouté que l’Algérie a proposé l’ajout d’un paragraphe dans le projet de déclaration pour « saluer la condamnation, par les cheikhs et Imams des pays du Sahel et du Sahara lors de leur récente réunion à Adrar (Algérie), du terrorisme, de l’amalgame entre l’Islam et le terrorisme et l’utilisation de la religion pour faire l’apologie du terrorisme ».
S’agissant du Mali, Mme Feroukhi a affirmé que la proposition algérienne formulée lors des réunions préparatoires au sommet met l’accent sur la nécessité pour l’OCI d’apporter son « soutien » au gouvernement transitoire au Mali pour la préservation de l’unité, la souveraineté et la sécurité de ce pays.
Elle a également appelé l’OCI « à condamner » tous les actes terroristes, le crime organisé transnational, le trafic de drogue, des actes qui « représentent une menace pour la stabilité et la sécurité non seulement du Mali mais aussi de tous les pays de la région ».
L’Algérie a demandé également à ce que l’OCI « soutienne » les démarches des autorités actuelles du Mali visant à assurer le succès du processus de transition, ainsi que la participation au financement du déploiement des forces de la mission internationale de soutien du Mali, de manière à permettre le déploiement des forces africaines sur le territoire malien et de les aider à lutter contre le terrorisme, restaurer sa sécurité et son intégrité et rétablir l’autorité de l’Etat malien à travers tout le Mali.
Par ailleurs, Mme Ferroukhi a souligné que la réunion des hauts fonctionnaires avait approuvé la proposition algérienne allant dans le sens d’élargir les contributions au deux fonds de financement d’El-Qods présidés par l’Algérie, à tous les Etats membres de l’OCI, soulignant que la proposition sera mentionnée dans la déclaration finale du sommet. Cette même proposition a été adoptée par le Conseil des ministres de l’organisation réuni dernièrement à Djibouti.
Mme Ferroukhi a indiqué d’autre part que la crise syrienne a été longuement débattue, mais que certaines parties se sont abstenues de dénoncer la violence en Syrie, rejetant l’entière responsabilité sur le Gouvernement syrien. Un comité restreint comprenant la Turquie, l’Iran et le Yémen a été constitué pour la rédaction d’un projet de texte qui sera soumis à la réunion.
Elle a réitéré la position de l’Algérie de faire prévaloir la sagesse, le but des Etats arabes et islamiques étant de soutenir les efforts visant la solution de la crise par des moyens pacifiques, notamment ceux déployés par l’envoyé commun de la ligue arabe et de l’ONU Lakhdar Brahimi, soulignant que « le peuple syrien est le seul à souffrir de cette crise ».