Le Premier ministre a clairement annoncé la volonté de l’Etat de mener une «bataille» contre la corruption et les différents maux sociaux qui rongent le pays.
Dans un discours prononcé hier, lors du sommet de l’alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia n’a pas manqué de mettre en exergue la «propagation de l’anarchie et de la violence dans une certaine indifférence au sein de la société algérienne».
Ne s’arrêtant pas à ce constat, l’orateur dira en outre, tout son dépit devant « la propagation de la corruption, le laisser aller dans la gestion des deniers publics ainsi que la spéculation dans les transactions commerciales et économiques et ce, au détriment des conditions de vie des citoyens».
Ouyahia, qui a surtout pris la casquette de Premier ministre au détriment de celle de secrétaire général du RND, l’hôte de ce sommet et qui a pris le relais de la présidence tournante des mains du MSP, semblait aussi très remonté contre les derniers mouvements de grève qui ont secoué de nombreuses entreprises.
Pour lui, en effet, «ces mouvements de protestation dans le monde du travail se basent sur l’illusion et le mirage des hydrocarbures seulement même si ce produit a connu un recul qui doit pousser l’ensemble à prendre conscience et être vigilant».
Même s’il n’a cité aucun cas, il fait allusion aux revendications salariales émises tout récemment par les travailleurs de la SNVI alors que cette entreprise connaît des difficultés financières.
De ce fait, dira-t-il encore, l’etat, sous la présidence de BOtuteflika, est décidé à mobiliser tous les moyens pour améliorer les conditions de vie du peuple et surtout «la préservation des ressources du pays pour éviter qu’elles soient une proie facile entre des mains étrangères ou même à la portée de certains des fils du pays».
Et c’est dans ce contexte, et pour contrer ces périls, que le Premier ministre a indiqué que ce sera une bataille difficile dans la mesure où elle va toucher des intérêts ici en Algérie et en dehors de nos frontières.
II a ainsi prédit une réaction de ces parties et c’est pourquoi il a sollicité la mobilisation de tous. Par ailleurs, Ouyahia, qui a considéré que l’alliance présidentielle constitue un socle solide pour la promotion et l’application du programme du président et souligné que ce dernier va annoncer bientôt le contenu de son plan quinquennal, a affirmé que la réconciliation nationale a permis le retour à la quiétude puisque les conditions sécuritaires ont totalement changé par rapport à un passé récent.
L’ex-président du MSP, qui rejoint Ouyahia sur la question du soutien indéfectible de l’alliance présidentielle au programme du président de la république, a , tout en mettant en relief les mérites de ce groupe politique, évoqué la problématiques des dernières élections sénatoriales qui ont révélé de profondes divergences au sein de l’alliance. Pour Aboudjerra Soltani qui a cédé la presidence à Ouyahia, il faut impérativement revoir ces insuffisances.
Il a, de nouveau, prôné la promotion de l’alliance en un véritable partenariat politique. Le secrétaire général de l’instance xecutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a, lui, surpris tout son monde puisque il n’a pas fait de discours, se contentant juste de quelques mots de félicitations à Ouyahia , qui a pris la présidence, et des remerciements à Aboudjerra Soltani.
Amine Salama