Sommet arabe de Doha,Qui a invité l’opposition syrienne?

Sommet arabe de Doha,Qui a invité l’opposition syrienne?
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Qui dirige le Sommet arabe, le secrétaire de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi (au centre) ou le Qatari, Cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani (à droite)?

Un Sommet arabe se tient à partir de demain dans la capitale qatarie, Doha. L’opposition est invitée à cette rencontre. Par qui? La Ligue arabe ou le Qatar qui abrite le sommet?

Une invitation a été adressée à l’opposition pour venir «siéger» à la place du pouvoir syrien au sommet de la Ligue arabe qui a lieu dans la capitale qatarie, Doha. La question qui se pose est qui a pris l’initiative d’inviter une «opposition» syrienne qui ne représente qu’elle-même qui se déchire alors même qu’elle est encore loin d’avoir mis à genoux le régime en place. Coup sur coup, au moment où l’annonce de cette invitation à Doha est faite, le chef de la «coalition» de l’opposition syrienne Ahmed Moaz Al-Khatib avisait à grand fracas, de sa démission en tant que chef de cette coalition hétéroclite au moment où «l’Armée syrienne libre» (ASL, formée de déserteurs et de mercenaires)) enfonçait le clou en indiquant ne pas reconnaître le «Premier ministre» du gouvernement provisoire de l’opposition, Ghassan Hitto. Et ce sont ces gens qui ne s’entendent sur rien, si ce n’est le départ du président Assad, qui sont invités à siéger auprès des souverains et chefs d’Etat du Monde arabe? C’est sérieux, la parodie qui est en train d’être donnée par un sommet qui se devait d’être sourcilleux sur la qualité de ses membres? Et puis, comment peut-on inviter une opposition au régime d’un Etat souverain à venir prendre part, en lieu et place de l’autorité légale de cet Etat – jusqu’à preuve du contraire la seule autorité habilitée à parler au nom de la Syrie et à prendre des décisions en son nom, c’est bien le président syrien et son gouvernement – à une réunion qui décidera des affaires du Monde arabe? C’est quoi cette tchekchouka? On savait la Ligue arabe inexistante – un simple sigle peu représentatif qui ne veut rien dire dans le monde d’aujourd’hui – mais de là à se soumettre au diktat du pays hôte, voilà qui est pour le moins mal venu. Cela d’autant plus, qu’au moment même où était faite l’annonce de cette information à l’opposition syrienne, les chefs de la diplomatie arabes se réunissaient à Doha pour, justement, décider de l’opportunité ou non d’inviter les opposants syriens à assister au Sommet de la Ligue arabe. Ce qui veut dire que le Qatar à court-circuité le fonctionnement normal du secrétariat de la Ligue arabe en prenant sur lui d’inviter l’opposition syrienne. En fait, le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, s’est prononcé, dès l’ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes, pour que l’opposition représente la Syrie au sommet. «Nous nous attendons à sa participation au Sommet arabe», a ainsi déclaré cheikh Hamad, dont le pays soutient et finance l’opposition. Donc, la venue, si elle se confirme, de l’opposition syrienne au sommet de Doha, cela sera dû à la seule volonté du Qatar de la voir prendre la place du pouvoir légal en Syrie. De fait, Nizar Al-Haraki, «ambassadeur» de la Coalition au Qatar lequel a confirmé en affirmant à l’AFP que son mouvement à reçu une telle invitation, indiquant: «La Coalition nationale syrienne a reçu une invitation officielle pour participer au sommet arabe et son chef, Moaz Al-Khatib, décidera qui siègera à la place de la Syrie», a-t-il ainsi précisé. Selon la même source, ce sont les chefs de la «Coalition», Ahmed Moaz Al Khatib, et le «Premier ministre» Ghassan Hitto, qui prendront part, aux côtés des chefs d’Etat et souverains arabes, au dit Sommet arabe de Doha. Or, le premier nommé, Ahmed Moaz Al Khatib a surpris son monde hier en annonçant, ce même jour, sa démission de la chefferie de la «Coalition» de l’opposition syrienne la justifiant par «l’inaction» selon lui de la communauté internationale indiquant sur sa page Facebook: «J’annonce ma démission de la Coalition nationale, afin de pouvoir oeuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d’une organisation officielle» qui ajoute: «Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d’une brutalité sans précédent, alors que le monde nous observait» et de poursuivre «toutes les destructions des infrastructures syriennes, la détention de dizaines de milliers de personnes, l’exil forcé de centaines de milliers d’autres (…) n’ont pas suffi pour que la communauté internationale prenne une décision afin de permettre au peuple de se défendre». Ces justifications, valent ce qu’elles valent, il n’en reste pas moins que nous sommes loin de cette opposition unie que l’on veut nous faire croire quand ces personnes ne semblent poussées que par la soif du pouvoir. C’est tellement vrai, qu’alors même que la surprise de la démission d’Al Khatib n’était pas encore assimilée que la dite «Armée libre de Syrie» (ASL, formée de déserteurs de l’armée syrienne et de mercenaires étrangers) annonce à son tout ne pas reconnaître le «Premier ministre» Ghassan Hitto, celui-là censé représenter l’opposition à Doha. Ainsi, un haut responsable de cette organisation, Louaï Mouqdad, coordonnateur politique et des médias au sein de l’ASL: a affirmé à l’AFP «Nous, l’ASL, ne reconnaissons pas Ghassan Hitto comme Premier ministre car la Coalition nationale ne l’a pas choisi par consensus.» En effet, Ghassan Hitto, le «Premier ministre» rebelle syrien a été choisi le 19 mars après des discussions houleuses à Istanbul selon des sources concordantes proches de l’opposition. En fait, des membres importants de la Coalition, dont son porte-parole Walid al-Bounni, avaient décidé de geler leur appartenance pour ne pas participer à cette élection qu’ils jugeaient illégitime. C’est cette opposition désunie et sans objectif que le Qatar veut imposer aux chefs d’Etat et souverains arabes lors de leur sommet prévu demain et mercredi à Doha. Notons que lors de la réunion qui a réuni hier les chefs de la diplomatie arabes, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, – dont le pays est le président en exercice du Sommet arabe – a fait part de ses «réserves» lequel a indiqué au sortir de la réunion: «Nous avons exprimé des réserves par principe.» C’est dire le climat de «consensus» qui règne à Doha à propos de la Syrie.

LG Algérie