Deuxième et dernier jour du 3e sommet Afrique-UE. Le président de la République a eu une activité intense.
Lundi, il s’était exprimé sur «l’énergie, les changements climatiques et l’espace». Hier, il a prononcé quatre discours pour évoquer quasiment tous les thèmes au menu de cette rencontre. Il a ainsi évoqué les «Objectifs du millénaire pour le développement, agriculture et sécurité alimentaire» et «la paix et sécurité» et «la gouvernance et droits de l’homme. Enfin, sa quatrième intervention a porté sur «migration, mobilité et création d’emplois». Des interventions qui se rejoignent pour définir le vrai sens du partenariat généreux et bénéfique pour les uns et les autres.
PAIX ET PROGRÈS
Le second thème est l’un des rares, sinon le seul partenariat qui fonctionne, ont relevé des participants dans la mesure où il existe un dialogue Afrique-UE, avec la mise en place d’une architecture de paix et de sécurité. La réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine était d’ailleurs prévue hier à Tripoli
L’Algérie, qui s’est toujours impliquée dans la recherche de solution aux conflits entre Africains comme en Erythrée ou au Mali, est chef de file du groupe Afrique dans ce partenariat. La paix et la sécurité dans le continent sont deux facteurs qui fondent le progrès et le développement. Dans un climat d’insécurité et d’instabilité, il est difficile d’assurer le bien- être des populations. Le président Bouteflika a rappelé en termes clairs cette équation. «Les progrès enregistrés en Afrique dans le domaine du rétablissement de la paix et de la sécurité ont, dans une large mesure, favorisé la relance de la croissance dans une grande partie du continent».
Tout en rappelant la doctrine africaine qui privilégie les efforts interafricains, le président s’agissant du Sud-Soudan et de la Somalie a estimé que «l’Europe a un rôle important à assumer en matière d’appui aux efforts de l’Union africaine, de la Ligue arabe et des parties soudanaises pour la mise en œuvre de l’Accord de paix». Les défis sécuritaires globaux comme le terrorisme, le trafic d’armes et de drogue ont besoin toutefois d’un partenariat plus renforcé, loin des velléités d’ingérence qui ne font que compliquer et aggraver les situations. L’UE en accordant un milliard d’euros pour appuyer l’Architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS), s’engage sur la bonne piste. Le démantèlement des bases du terrorisme, les échanges d’information sont des domaines où des actions conjointes peuvent être menées. Le Plan d’action 2011-2013 concernant la mobilisation de financements et de moyens logistiques pour les opérations africaines de paix est nécessaire. Sans cet appui, la capacité africaine de déploiement opérationnel fera souvent défaut. Cette approche concertée doit également concerner le flux des migrations qui se fait souvent au détriment de l’Afrique qui connaît une véritable saignée de ses élites.
NÉCESSAIRES RÉFORMES POLITIQUES
Le partenariat peut également se consolider sur le front de la réalisation des Objectifs du millénaire. Le chef de l’Etat a plaidé pour un rythme soutenu des efforts et proposé un éventail d’actions pour assurer surtout la sécurité alimentaire, talon d’Achille des économies et sociétés africaines. Les progrès sont, certes, remarquables dans le domaine de l’éducation pour tous et de la scolarisation des filles. Les autres objectifs demeureront, si les tendances présentes se poursuivent, hors d’atteinte de la plupart des pays africains sans un appui ciblé de l’Europe et un accroissement de son engagement financier.
Les interventions du chef de l’Etat ne furent pas seulement axées sur le volet économique.
Le développement s’appuie aussi sur des réformes institutionnelles et politiques de nature à renforcer la pratique démocratique et la bonne gouvernance. L’approfondissement de celles-ci et la promotion des droits humains et du statut de la femme donnent son véritable sens au développement.