Des témoins affirment, mardi 19 mai, que les troupes éthiopiennes ont de nouveau franchi la frontière avec la Somalie. Elles seraient stationnées à Kalabeyr, un carrefour stratégique situé à 22 kilomètres de la frontière. Des unités d’infanterie accompagné d’une dizaine de véhicules auraient commencé à creusé des tranchées.
Le gouvernement éthiopien a assuré, lundi, qu’il n’envisageait pas d’intervenir « pour le moment » une nouvelle fois militairement en Somalie, où les insurgés islamistes radicaux ont lancé une offensive sans précédent contre les forces pro-gouvernementales. « Les évènements récents montrent clairement que la situation empire (…). Nous suivons attentivement la situation et avons le sentiment que pour le moment les problèmes sont contenus en Somalie », a déclaré lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba le ministre de la communication éthiopien, Bereket Simon.
Les shebabs qui contrôlent la totalité du Sud et la quasi-totalité du centre de la Somalie se sont emparés dimanche de la ville stratégique de Johwar, située à 90 kilomètres au nord de Mogadiscio. Ils ont lancé le 7 mai une offensive, menée par la milice du chef islamiste radical Cheikh Hassan Dahir Aweys pour chasser du pouvoir le président Sharif Sheikh Ahmed.
Les shebabs constituent un groupe dissident des tribunaux islamiques qui ont contrôlé durant le second semestre 2006 le centre et le sud du pays jusqu’à leur mise en déroute par les troupes éthiopiennes venues soutenir les autorités somaliennes. Les shebabs ont admis pour la première fois la semaine dernière que des combattants étrangers étaient engagés à leurs côtés, sans toutefois préciser leur nombre et nationalité.
Dans la guerre civile commencée en 1991, MM. Aweys et Ahmed avaient dirigé ensemble les tribunaux islamiques. Sharif Ahmed avait ensuite rejoint le processus de réconciliation supervisé par l’ONU avant d’être élu président. Hassan Aweys a toujours rejeté ce processus.