Les islamistes radicaux somaliens, les shebab, ont annoncé interdire à trois organismes des Nations unies de travailler en Somalie.
Pour eux, le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), le Bureau politique des Nations unies pour la Somalie (UNPOS) et le Département de la sécurité et de la sûreté des Nations unies (UNDSS) sont » des ennemis d’Allah et des musulmans « , ont-ils déclaré dans un communiqué.
« Ces agences étrangères qui opèrent actuellement en Somalie seront complètement fermées « , annoncent-ils.
Farouchement opposés au gouvernement de transition somalien, les shebab (« les jeunes » en arabe) contrôlent depuis plusieurs mois une large partie de la capitale Mogadiscio, ainsi que du centre et sud du pays où ils ont commencé à appliquer une version très stricte de la charia (loi coranique).
Les shebab accusent notamment ces organismes « de soutenir le gouvernement apostat (de Somalie) et d’entraîner les troupes gouvernementales ».
Les Nations unies n’ont plus de personnel étranger basé en permanence en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991.
En revanche, des employés locaux de l’ONU travaillent dans différentes villes du pays, notamment pour la distribution de l’aide humanitaire à la population.
Les personnels expatriés effectuent quant à eux régulièrement des missions dans le pays depuis le Kenya voisin.
Informations contradictoires sur les otages
Dans la nuit de vendredi à samedi, trois humanitaires ont ainsi été enlevés par des miliciens somaliens dans le nord du Kenya et emmenés en Somalie par leurs ravisseurs.
Les shebab détiennent aussi deux agents des services de renseignement français enlevés la semaine dernière dans leur hôtel à Mogadiscio par des hommes armés.
Samedi, un haut responsable des shebab a affirmé que les deux hommes seront jugés pour « espionnage » par un tribunal islamique.
Le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, a fait état lundi 20 juillet de « bruits terriblement contradictoires » à propos de ces agents.
Il a refusé de confirmer ou de démentir l’existence de contacts avec les ravisseurs : « Permettez-moi de rester discret (…) Les contacts sont aussi nécessaires que multiples. Les bruits les plus divers circulent, auxquels il ne faut pas attacher beaucoup d’importance », a-t-il ajouté.