Soltani salue Ghannouchi et menace ouyahia,«Je vais me retirer de l’Alliance»

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Il a ouvertement critiqué la politique prônée par le RND et le FLN

Le MSP a toujours hébergé des militants d’Ennadha et Nahnah n’a pas refusé une rencontre avec son chef.

«Le MSP possède en prévision des prochaines élections législatives au moins 400.000 voix fixes», a révélé le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, lors de son passage à l’émission Akhtar min Midjhar lancé hier par la Chaîne I de la Radio algérienne. Le président du MSP s’est exprimé à cette occasion longuement sur les questions d’actualité comme les réformes politiques, la position de son parti dans l’Alliance présidentielle, mais surtout sa relation avec le mouvement islamiste tunisien Ennahda qui vient de remporter les premières élections en Tunisie.

A ce propos, le président du MSP a confirmé sa rencontre avec le chef du mouvement Ennahda Rached Ghannouchi, il y a quelques jours. Il a précisé à l’époque du mouvement Hamas du vivant de Nahnah qu’il avait hébergé plusieurs militants du mouvement islamiste tunisien et sauvé la femme et les enfants de Ghannouchi, en les aidant à partir à l’étranger. Soltani a tenu à démentir les informations selon lesquelles Mahfoud Nahnah avait refusé de rencontrer le chef du mouvement Ennahda car, selon lui, à l’époque, le mouvement islamiste tunisien n’avait pas de poids politique. Le président du MSP s’est d’ailleurs félicité de la victoire du mouvement Ennahda, précisant que sur les 90 sièges remportés 42 sièges étaient détenus par des femmes, prouvant que ce mouvement islamiste accorde toute sa place à la femme en Tunisie. Le chef du MSP a indiqué que Ghannouchi a adressé un message au gouvernement algérien, indiquant que la victoire d’Ennahda est avant tout la victoire de la démocratie et a demandé à ce que l’Algérie comprenne ce qui se passe en Tunisie. Le patron du MSP a encore ajouté que désormais, le parti islamiste tunisien Ennahda est devenu maître de l’Etat tunisien avec qui le pouvoir algérien devra s’entendre puisque le mouvement de Ghannouchi va bientôt placé son président par intérim et son président du Parlement. Soltani s’est ensuite largement exprimé sur la situation politique nationale indiquant que malgré les réformes lancées par le président de la République, l’Algérie possède un gouvernement et un parlement d’état d’urgence, qui est complètement inapproprié pour gérer des réformes aussi urgentes. A ce sujet, il a ouvertement critiqué la politique prônée par le RND et le FLN et ce qu’il a considéré comme une surenchère politique dans la gestion du projet de loi sur le quota des femmes dans les assemblées élues. Interrogé justement sur son avenir dans l’Alliance présidentielle et ses relations avec ses partenaires politiques, Soltani a refusé de se prononcer indiquant que c’est le madjliss echouri qui est habilité à se prononcer sur la question. Et sur ce point, le président du MSP donne un ultimatum de deux mois à ses partenaires politiques, avant que le madjliss ne prononce le divorce politique avec l’Alliance présidentielle. En revanche, ce dernier n’a pas confirmé la sortie du MSP du gouvernement indiquant que ce sont des paramètres techniques qui interviennent plus tard. Par ailleurs, le chef du MSP a demandé que les réformes politiques qui ont été engagées par le Président Bouteflika soient traitées par le peuple à travers un référendum et que le Parlement est politiquement faible et pas capable de conduire des réformes aussi capitales pour l’Algérie. A ce sujet, Boudjerra Soltani a sévèrement critiqué les méthodes des députés en déclarant: «On ne peut pas entamer des réformes quand on fait tomber un article avec une communication téléphonique.» L’ancien ministre faisait référence à l’article qui concernait l’interdiction des ministres en exercice de participer aux élections législatives. Soltani propose que le président installe un gouvernement de technocrates pour une période de 6 mois juste pour gérer les élections. Questionné sur la mauvaise gestion des ministres du MSP dans le gouvernement, notamment dans les travaux publics, le tourisme et la pêche, Soltani a tenu à défendre ses ministres indiquant qu’aucune preuve n’existe sur leur implication dans les affaires de mauvaise gestion ou de corruption. Enfin, s’exprimant sur la Libye, le président du MSP a qualifié d’indigne le meurtre d’El Gueddafi tout en réitérant son soutien aux rebelles et sa branche politique, le CNT. Soltani n’a pas en revanche dénoncé l’implication de l’Otan et des Occidentaux dans les révolutions arabes.