soltani, MSP « La corruption s’est immunisée »

soltani, MSP « La corruption s’est immunisée »

Le compte à rebours a commencé pour le MSP qui doit organiser son cinquième congrès dans 38 jours.

Aboudjerra Soltani, président du MSP a affirmé, hier, que toutes « les cartes » ont été « maturées » dans la « sérénité absolue ». Il reste à tenir, samedi prochain, la dernière rencontre thématique pour évaluer la prestation du MSP et affiner les dernières retouches du 5e congrès. Partant du principe que l’objectif serait de tenir « un congrès d’Etat et non d’opportunisme », M. Soltani a tenté d’expliquer ses véritables enjeux, en mettant l’accent sur diverses « contraintes » qui empêcheraient l’aboutissement des ambitions de cette rencontre.



D’abord, il estime que l’opacité du développement et la dépendance pétrolière constituent « un danger » pour notre économie, car le pétrole s’érige comme seule ressource du pays. De plus, l’on assiste, selon lui, « à une bourgeoisie importée, basée essentiellement sur le troc » au lieu d’une richesse durable bien établie. M. Soltani a, encore une fois, évoqué la corruption qui, dira-t-il, « s’est structurée dans le cadre de réseaux bien organisés qui se protègent entre eux ». « La corruption s’est immunisée.

Par le passé, on subissait une corruption de détail et, aujourd’hui, une corruption de gros. On est passé d’une micro-corruption à une macro-corruption », estime-t-il, en regrettant que la justice ne soit pas au-dessus de ce phénomène ayant touché toute la société. En guise de recommandation, il a plaidé pour que les acteurs politiques soient des « partenaires et non des locataires » pour servir le pays. Evoquant les conflits sociaux, M. Soltani a qualifié la création d’un syndicat national des imams de « futilité » car, d’après lui, l’imam n’a jamais été un fonctionnaire.

Il ne faudrait pas, selon lui, manipuler le front social et l’ériger en « pompier » pour dissimuler les manquements du front politique.

« La corruption politique est la source de tous les maux », martèle-t-il. Au plan international, il a dénoncé l’assassinat en Syrie de Cheikh Al-Bouti, en se disant contre l’utilisation de la violence pour arriver au pouvoir. « Porter atteinte aux symboles et aux savants peut s’avérer très dangereux pour une nation », dira-t-il, en prenant à titre d’exemple la période de la tragédie en Algérie.

Karima Alloun