Les citoyens premières victimes de cette grève
Les boucheries de la ville de Tizi Ouzou ont baissé rideau, hier, durant toute la journée.
Le mouvement de grève est, selon les représentants de cette corporation, motivé par le souci de venir épauler les revendications des travailleurs de l’abattoir communal qui ont dénoncé la fermeture de ce lieu qui représente la source de nourriture de leurs familles.
Ces derniers affirmaient, en effet, que leur grève s’inscrit en droite ligne dans l’objectif d’attirer l’attention des services concernés sur le rôle de cet abattoir qui est fonctionnel depuis 1973 jusqu’à la date de sa fermeture, il y a plusieurs mois. Cette fermeture aura exacerbé les 35 ouvriers qui ont décidé de passer à l’action. Avant-hier, ils ont observé un rassemblement devant le portail de leur lieu de travail. Aussi, et pour éviter les débordements sur le boulevard Stiti où se situe l’abattoir, les autorités ont dépêché sur les lieux un important dispositif sécuritaire. Notons également que les travailleurs affirmaient que le maire accompagné d’une délégation communale s’est déplacé sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Il a promis d’intervenir auprès des hautes autorités et de faire tout ce que ses prérogatives lui permettent pour trouver une solution aux problèmes des travailleurs. Toutefois, malgré l’intérêt manifesté par les élus de la commune de Tizi-Ouzou à leur tête le maire, M.Koli, les travailleurs comptent recourir à d’autres actions dans les prochains jours si rien n’est fait pour soulager leur calvaire. La grève des bouchers, hier, est l’une de ces actions qui vient en solidarité avec leur mouvement de protestation. Il est à mentionner également que cet abattoir est considéré comme un patrimoine de la commune.
Depuis 1973, les capacités de ce lieu qui emploie 35 ouvriers permanents est de 70 abattages quotidiens. Spécialisé essentiellement dans l’ovin et la viande chevaline, l’abattoir pourvoit en viande les quelques centaines de boucheries qui activent dans la ville des Genêts.
Par ailleurs, il est à mentionner que la cadence des mouvements de protestation s’accélère ces dernières semaines. Des mairies, ces daïras, des sièges d’administration publique comme l’Algérienne des Eaux ainsi que différents axes routiers sont bloqués par des villageois en colère. Ce qui laisse apparaître au grand jour un phénomène dangereux.
Les problèmes posés par les populations ne trouvent pas de solutions. Bien au contraire, ils traînent depuis des années faisant croire aux citoyens que les responsables locaux ne sont pas sensibles à leur souffrance.
