Soldes: commerçants et petites bourses trouvent leurs comptes

Soldes: commerçants et petites bourses trouvent leurs comptes

Les soldes de la saison hivernale pour les articles d’habillement ont débuté depuis quelques jours, une tradition qui semble s’enraciner au sein de la société algérienne.

Tout le monde trouve son compte. Ces rabais permettent aux commerçants d’écouler leurs anciens stocks et aux petites bourses de dénicher la bonne affaire à des prix défiant toute concurrence.



La législation en vigueur exige des commerçants une autorisation leur permettant d’appliquer des soldes sur la marchandise proposée à la vente, et cela après le dépôt, auprès de la direction du Commerce d’une demande définissant les produits soldés ainsi que leurs anciens et nouveaux prix.

Une fois autorisés par la direction, les commerçants peuvent annoncer le début de la période des soldes dans leurs magasins et afficher leurs nouveaux prix.

Selon les mesures fixées, les soldes sont autorisés deux fois par an (juillet et janvier). Toutefois, la majorité des commerçants ne respectent pas les dates légales et procèdent, parfois à longueur d’année, à des opérations de soldes par de simples affiches sur lesquelles est écrit +soldes+.

« 50% de réduction », « prix choc », « dernier mot », « tous les articles à 1000 DA » et « deux articles au prix d’un », lit-on sur les affiches accrochées sur les vitrines de la majorité des magasins de la capitale. Hommes, femmes et enfants se bousculent pour choisir vêtements, chaussures et autres articles et semblent être satisfaits des prix proposés.

Si pour certains, ces ristournes ne sont que de la poudre aux yeux, d’autres, au revenu limité, estiment que les réductions proposées sont conséquentes. La concurrence s’avère de plus en plus rude pour les commerçants. Certains sont allés jusqu’à 60% de réduction, une remise alléchante pour une certaine catégorie même si la qualité des articles affichés laisse à désirer.

Pour Siham, fonctionnaire dans le secteur privé rencontrée au centre commercial « Ali Mellah » au 1er Mai (Alger), les rabais appliqués en fin de saison intéressent plutôt ceux et celles qui ne suivent pas la mode. « Personnellement, je ne suis pas portée sur la mode et ça ne me dérange pas de porter des modèles de l’année d’avant », a-t-elle dit.

Soumeya, étudiante universitaire, a quant à elle affiché son contentement de ces ristournes qui lui ont permis de s’offrir deux sacs à main pour le prix d’un. (

A la rue Didouche Mourad, un magasin affichait des soldes allant de 50 à 60 % au grand bonheur des clients.

« Les taux de réduction sont alléchants. C’est la première chose qui m’a attiré », s’exclame Meriem, fonctionnaire pour qui la saison des soldes est un rendez-vous à ne pas manquer.

D’autres clientes s’empressent d’entrer dans le magasin pour profiter des remises à l’instar de Mme Cherifa, femme au foyer, qui confie que les soldes sont une aubaine pour elle et ses trois filles qui n’ont d’autre source de revenus qu’un seul salaire.

Riadh, commerçant à El Biar dira à ce propos : « Nous pratiquons les soldes pour écouler notre stock et étaler notre nouvelle marchandise ». Pour Ilham, vendeuse dans un magasin d’articles de sport à El

Biar, la saison des soldes est une occasion pour vendre sa marchandise en

un temps record.

Selon la plupart des vendeurs, les citoyens à faibles revenus sont les plus intéressés par les rabais, contrairement aux riches qui sont à l’affût des nouveautés des grandes marques de la prochaine saison. Si certains se bousculent pour les remises, d’autres par contre ne peuvent même pas en profiter, car force est de constater que le pouvoir d’achat du citoyen algérien a grandement baissé.

A ce propos, Mokhtar, un citoyen, dira : « Sincèrement, les soldes ne répondent pas aux aspirations des consommateurs. Tout le monde s’accorde à dire que la friperie est la meilleure affaire ».

Mourad, vendeur de prêt à porter à la rue Hassiba Benbouali, a déploré la faible affluence qui a marqué cette saison par rapport à l’année dernière. « C’est pas le grand rush! Pourtant, les remises sont allées jusqu’à 60 %  » s’exclame-t-il.

Selon lui, cela est du aux dépenses et aux charges qui pénalisent les petites bourses. « Les prix affichés sont de la poudre aux yeux! », lâche un client. « Ils ne répondent à aucune règle commerciale et ne sont soumis à aucun contrôle comme est le cas dans les pays développés », a-t-il ajouté.

Un autre jeune lance sur le même ton : « La plupart des remises touchent les vêtements de mauvaise qualité, ce qui va à l’encontre des règles commerciales en vigueur dans les pays développés ».

Malgré les avis partagés, le phénomène des soldes contribue tant bien que mal à la relance de l’activité commerciale et à l’écoulement des stocks de marchandises, à condition que cela se fasse suivant des règles et sous l’oeil attentif des services de contrôle pour protéger le consommateur