Il est inconcevable de passer un mois de carême sans les retrouvailles entre amis et copains du quartier autour du jeu des dominos après le repas de l’iftar.
Les soirées ramadhanesques sont ces moments de détente que recherchent jeunes et vieux en ces temps de vacances. Et quoi de plus agréable que de s’asseoir autour d’une table pour se consacrer des heures durant à ce jeu d’origine indienne qui a été modifié par les Chinois.
La facilité de ses règles lui a fait traverser les contrées pour arriver chez nous et en faire le dada de nos concitoyens. Tout le monde s’y adonne et surtout les chômeurs à tel point qu’il est devenu synonyme de paresse ou de laisser-aller.
N’empêche, c’est le moyen le plus facile et le moins coûteux pour …combattre l’ennui et habiller le temps libre avec ceux du bord. Lui ce jeu et les causettes autour d’un verre de thé semblent tenir le haut du pavé des distractions, mais ce loisir ne va pas sans quelques inconvénients.
Ainsi, les groupes de jeunes qui se retrouvent au bas des immeubles donnent libre cours à leur sensation en claquant les pièces et en élevant la voix. Ces élans ne vont pas sans déranger le voisinage. Tel voisin à la cité Aïn Naâdja est sorti de ces gonds quand à une heure du matin il fut réveillé par le cliquetis des pièces de dominos. Une bagarre s’en est suivie.
Tel autre est venu sermonner des enfants qui s’essayaient selon son goût un peu bruyamment au jeu. Alors pour avoir la paix, les adeptes et les passionnés du domino préfèrent parfois s’engouffrer dans les rares cafés qui daignent encore les accueillir.
Les cafés maures d’antan qui louaient même les pièces disparaissent inexorablement. Toutefois la passion pour ce jeu semble être entretenue par une relève moins nombreuse mais tout aussi férue. Aussi certains ont-ils trouvé la parade : surfer sur Internet pour y jouer. Il paraît que cela ne fait pas de bruit.