Soirées familiales, sorties aux restaurants, voyages au sud du pays ou à l’étranger: Les Algériens font la fête.

Soirées familiales, sorties aux restaurants, voyages au sud du pays ou à l’étranger: Les Algériens font la fête.

«Ma t’beddel z’hu b’chqah». Cette citation populaire signifiant qu’il ne faut jamais rater l’occasion de faire la fête, résume à elle seule l’attachement que portent les Algériens à la réjouissance. Conscients que la situation économique que traverse le pays est difficile certes, mais ce n’est pas pour autant qu’ils sacrifient la fête. A la veille du réveillon la fièvre monte d’un cran.

Dans une ambiance de bonne humeur, de joie et de liesse, les familles algériennes s’organisent selon leurs disponibilités, leurs budgets et leurs goûts pour faire partie de cette particulière ripaille. Les plans diffèrent entre soirée en famille, entre copains et amis et sortie au restaurant. Pour d’autres, c’est la destination Sahara ou alors carrément des voyages à l’étranger pour les plus nantis et souvent c’est la destination Tunisie qui tient la Palme d’or.

L’esprit festif des Algériens a été longtemps contrarié par les tragiques événements de la décennie noire. Baignant dans le sang et la douleur, ils n’avaient pas le coeur à la fête. Aujourd’hui la société algérienne reprend le goût de vivre. Fêter le Nouvel An ne veut pas dire se renier ou s’identifier à une autre culture comme tentent de le faire croire des esprits sombres. Que diront-ils alors de Yennayer désormais consacré fête nationale?

Cette mise à l’honneur de Yennayer n’est qu’un juste retour des choses à leurs sources, qui renforce le tissu social et la construction de la personnalité algérienne. Alors bonne année, Aseggas Ameggaz!

Les Algériens célèbrent les fêtes de fin d’année

La Tunisie encore et toujours….

La destination Tunisie continue de s’imposer comme la destination la plus attractive et la plus séduisante, mais surtout la plus concurrentielle à la destination Algérie. En témoigne le flux d’Algériens vers ce pays voisin, pour les fêtes de fin d’année.

Wahiba BAHRI

Depuis plus de 20 ans, la Tunisie est devenue synonyme de vacances et de fêtes de fin d’année pour les Algériens. 2017, cette année qui tire à sa fin n’est pas en marge des années précédentes, où les Algériens ont, une fois de plus préféré l’antique Carthagène pour célébrer le réveillon. En témoigne le nombre croissant de nos compatriotes algériens sur les points de contrôle douaniers de l’est du pays. De Oum Teboul dans la wilaya d’El Tarf à Bouchebka dans la wilaya de Tébessa, en passant par Lahdadda dans la wilaya de Souk Ahras, c’est un raz-de-marée de véhicules, immatriculés de toutes les villes d’Algérie.

En termes de chiffres ce sont des milliers de familles algériennes à se rendre en Tunisie, pour passer les vacances d’hiver et célébrer par la même occasion, les fêtes de fin d’année. Chaque jour, pas de 15.000 voitures franchissent les barrières des postes frontaliers algériens. Selon KH. Hafid, douanier dans l’un des postes de contrôle douanier à l’est du pays, contacté par téléphone, il est fait état d’une hausse de 20% de visiteurs à destination de la Tunisie, par rapport à 2016. Selon notre interlocuteur, ils sont plus d’un million d’Algériens à s’être rendus en Tunisie, depuis les vacances d’hiver. «Le chiffre est appelé à augmenter dans les prochaines heures», a fait savoir le douanier. Se référant à la même période de l’année écoulée: «Ils étaient environ un million quatre cents visiteurs algériens qui se sont rendus en Tunisie l’année écoulée», nous rappelle-t-on. Au vu du flux d’Algériens sur tous les postes frontaliers de l’est du pays les pronostics préconisés par notre interlocuteur, sont vraisemblablement décourageants, quant à une destination nationale. «Depuis le début des vacances et jusqu’à aujourd’hui, 11h 30mn, nous avons dépassé le million huit cents de passage, le chiffre pourrait facilement atteindre les deux millions, dans les prochaines 24 heures», a estimé notre source. Jusqu’à la mise sous presse, ils sont encore des milliers de familles, d’amis et de couples, sans oublier les adeptes des voyages organisés, vers ce pays voisin. Ce dernier est convoité par les familles algériennes, en quête d’un moment de détente et d’évasion, dans les innombrables complexes touristiques longeant la côte tunisienne. Ce n’est pas par dénigrement que les Algériens optent pour le pays du Jasmin.

C’est plutôt les considérations de prestations et la qualité de l’accueil ainsi que le savoir-faire qui poussent ces Algériens à se rendre à Hammamet, Sousse, Djerba et Sidi Bou-Saïd entre autres villes touristiques par excellence. Ces villes côtières sont les plus attractives pour les Algériens qui s’y sentent de vrais touristes. Statistiquement, les villes côtières algériennes sont loin de concurrencer celles de la Tunisie. A titre comparatif, la ville de Annaba enregistre en pareille occasion, à savoir les vacances d’hiver et fête de fin d’année, 1000 à 1200 visiteurs, essentiellement des nationaux, venus, pour la plupart des villes du centre. De même pour la ville d’El Kala dans la wilaya d’El Tarf, où le nombre de visiteurs ne dépasserait pas les 1 000, parmi eux une bonne centaine de Tunisiens, venus des villes frontalières, Tabarka entre autres.

Alors que la ville de Sousse à elle seule a enregistré, en 2016, plus de 12 000 visiteurs algériens, alors que 80.000 ont été enregistrés pour la ville de Hammamet. Pour ne citer que celles-là, ne dépassant en rien, l’aspect panoramique de sa géographie, ainsi que les structures hôtelières de standards internationaux. Ces dernières qui, malheureusement ne sont pas parvenues à provoquer le déclic des Algériens, pour une destination nationale par excellence… Une destination tributaire pour la plupart des Algériens adeptes de la Tunisie, du manque de civisme, d’éducation, d’absence de la culture touristique presque inexistante et les prix affichés par les structures hôtelières, ainsi que la mauvaise prestation de services, entre autres véritables obstacles à tout développement touristique en Algérie. Ce tableau dressé par certaines personnes apostrophées, explique le flux de touristes algériens vers le territoire tunisien. Un constat confirmé par notre source «le flux se poursuit actuellement sans discontinuer et les postes frontaliers ne désemplissent pas. La fréquentation a même augmenté depuis le début des vacances», a fait savoir notre interlocuteur.

Pour l’heure, la destination Tunisie semble indétrônable, au vu de l’intérêt du touriste algérien, qui, au fil des ans ne faiblit pas, pendant que le tourisme national tente de se frayer un passage, devant la concurrence acharnée du voisin tunisien, dont le flux a augmenté de 50% en cette fin d’année de 2017.