Soigner son apparence, Combien ça coûte ?

Soigner son apparence, Combien ça coûte ?

Alors que la gent féminine débourse beaucoup pour soigner son image, les hommes en font autant pour paraître dans leur plus beau jour. Les fringues, les accessoires, les assortis, les produits cosmétiques ainsi que les abonnements chez le coiffeur sont devenus l’affaire de tous. Mais à quel prix ?

Bahia est une étudiante de 24 ans. Très coquette, elle débourse la totalité de sa bourse et l’argent de poche que lui donnent ses parents pour entretenir son look très « tendance ». « Sur 10.000 DA que me donnent mes parents chaque mois, je réserve 2.000 DA pour le transport », dit-elle.

« Je consacre 5.000 DA pour les vêtements, 3.000 DA je les répartis entre mon abonnement chez la coiffeuse (900 DA) et le reste pour les sorties avec les copines », a-t-elle révélé. « C’est ma dépense la plus régulière », a-t-elle ajouté. Et de dire : « Je n’achète pas de lingeries ou de produits cosmétiques, ma sœur aînée, fonctionnaire, me laisse piocher dans ses lots ». Selon cette « Fashionista », sa préférence : les fringues. « Je suis éprise des belles choses et j’adore dépenser », a-t-elle avoué. Hanane, 36 ans, cadre supérieure, dira : « En règle générale, je ne peux dire que j’ai un budget bien précis. J’achète ce qui me plaît quand j’en ai envie, mais sans pour autant me ruiner ».

« Ça peut être zéro achat personnel pendant trois mois et pafff ! Je me lâche », a précisé la dame. Elle dit débourser, occasionnellement, près de 15.000 DA pour ses fringues et chaussures. « J’économise la moitié de mon salaire alors que l’autre moitié est consacrée à mon abonnement chez le coiffeur, le peeling chez l’esthéticienne à 1200 DA. Le reste c’est pour payer mon déjeuner et inviter de temps à autre des amies », dira-t-elle. « Le maquillage n’est pas inclus puisque j’en achète de temps à autre et il dure longtemps », a-t-elle noté.

Pour Assia, banquière, il est impossible de ne pas se faire plaisir chaque fin de mois. Mère de trois enfants, elle fait en sorte qu’elle puisse subvenir aux besoins de sa petite famille mais sans s’oublier. « Je ne suis pas dépensière mais je prends soin de moi », dira-t-elle. « 5.000 DA chaque mois ne grèvent pas mon budget. Cette somme me permet d’acheter un ensemble, une veste ou un pantalon, un joli pull et une petite chaussure. L’essentiel pour moi est d’avoir quelque chose de neuf chaque mois », dit-elle. « J’arrive à gérer mon budget puisque c’est mon époux qui m’offre mes crèmes pour le visage et la lingerie », se réjouit Assia. Soumia, secrétaire de direction, est très dépensière.

Elle aime le maquillage et les parfums de grandes marques. Elle s’habille chaque jour en tailleur. Accro d’esthétique et de maquillage, elle révèle débourser 30.000 DA par mois juste pour du linge, chaussures et produits cosmétiques. « Je consacre environ 15.000 DA pour l’achat de vêtements seulement », a-t-elle souligné. « Mon parfum préféré coûte 9.000 DA. S’ajoutent à cela les déodorants, les champoings, le gel douche, le maquillage et différents flacons de vernis à ongles pour la bagatelle de 4.000 DA », a-t-elle précisé.

Les hommes aussi consacrent un budget pour leur look

Les femmes ne sont pas les seules à prendre soin d’elles. La mode c’est le dada aussi de la gent masculine. Qu’ils soient cadres, étudiants ou autres, les hommes ont appris à mettre la main à la poche. Bilal est ingénieur. Père d’un enfant, il continue toujours à se bichonner comme pendant les années de fac. « Je débourse environ 20.000 DA par mois pour vêtements, chaussures, lotion pour la peau et mon hygiène », dira-t-il.

Soit « la moitié » de son salaire. Malgré son statut de père de famille, il n’arrive pas à réduire son budget ni à changer ses habitudes de dépensier par excellence. Kamel est le contraire de Nabil. Fonctionnaire de son état, il est très économe. « J’achète, à l’occasion, ce qu’il faut, de beaux vêtements mais je ne dépasse pas les 5.000 DA par mois ou bien 12.000 DA par saison », dira ce jeune homme. « Je préfère économiser au cas où une bonne occasion se présenterait comme l’achat d’une maison par facilité ou d’une voiture », relate-t-il.

Pour lui, dépenser beaucoup pour son image relève de la « folie ». « L’essentiel est d’être propre, bien parfumé et surtout distingué », a précisé le jeune homme. Pour être chic, Hichem, électricien, dit débourser en moyenne 7.000 DA par mois. Pour éviter de faire trop de dépenses, il se rend à la rue Ahmed-Bouzrina (ex-la Lyre) Alger, pour ses achats personnels. Ici, dira-t-il, « les vendeurs proposent des produits à des prix défiant toute concurrence. Je profite pour dénicher de bonnes affaires sans me ruiner ni réduire mon budget », s’est-il félicité. « Je consacre 5.000 DA pour mes repas dehors, cigarettes et essence », a-t-il ajouté. Soit un total de 12 à 16.000 DA par mois.

Alors que beaucoup de gens n’arrivent pas à joindre les deux bouts pour subvenir aux besoins de leurs familles, d’autres n’hésitent pas à mettre tout le paquet juste pour des pacotilles, linge ou produits cosmétiques. C’est dire que l’Algérien prend de plus en plus soin de son image aussi bien sur le plan vestimentaire que corporel. Pourquoi autant de moyens alors que l’habit ne fait pas le moine ?

Rym Harhoura