Sofiane Djilali met en garde : « l’élection présidentielle dans ce climat aggravera la crise »

Sofiane Djilali met en garde : « l’élection présidentielle dans ce climat aggravera la crise »

Dans une interview accordée au quotidien El Watan, le président du parti Jil Jadid a réitéré sa position consistant au rejet des élections du 12/12, et met en garde contre d’éventuels « dérapages » le jour du scrutin.

En effet, selon Sofiane Djilali, la volonté du pouvoir à aller jusqu’au bout de sa décision et la volonté de la majorité du peuple, qui s’exprime continuellement à travers le « Hirak », et qui consiste au rejet catégorique des élections, pourront aboutir à des dérapages le jour du scrutin. Il ajoute que « Aller à l’élection présidentielle dans ce climat aggravera la crise, En plus, si l’on devait se fier aux rumeurs persistantes sur le choix du futur Président, il faudrait s’attendre à une immense désapprobation populaire ».

En Outre, il souligne que la sauvegarde de l’unité nationale et l’avenir du pays ne pourra nullement venir d’une telle manouvre électorale en vue de la mésaventure des 20 dernières années. Bien au contraire, le pouvoir à tenter d’affaiblir le Hirak en introduisant le virus idéologique et ethnique, ce qui ne fait qu’élargir le fossé entre algériens, selon lui.

Sur une question à propos du maintien du processus électoral malgré les risques et les dangers auxquels le pays est exposé, Sofiane Djilali évoque l’entêtement et la rigidité d’une génération qui a fait son temps, mais qui espère encore être au-devant de la scène par une légitimité « culturelle » qui a tendance à donner raison aux plus « vieux » même si qu’ils ont tort.  Dans ce point, il parle du perpétuel conflit de générations qui règne encore dans la société mais aussi au-devant de la scène politique algérienne.

A propos de la résolution du PE, et ce qu’elle a entrainé de réactions, le président du Jil Jadid, la qualifie tout simplement d’inutile : « Les élus du Parlement européen représentent leurs peuples et ne sont pas habilités à être les tuteurs du peuple algérien. Je suis outré par la légèreté de certaines approches qui, au final, reproduisent ce que l’on reproche au pouvoir ». Avant d’ajouter qu’il est tout à fait favorable à une coopération étendue avec l’Union européenne, mais la souveraineté nationale doit être une limite inaliénable.

Concernant l’après-élection, Sofiane Djilali souligne : « soit il y a une élection avec une aggravation du climat politique et un futur Président très faible, soit l’arrêt brutal de ce processus et le passage vers une autre transition, décidée de toutes les façons par l’armée, qui restera, pour longtemps encore, l’ultime recours ». Par ailleurs, il conclut l’interview par : « Pour conclure, j’insiste pour que la sagesse l’emporte ».