L’UGTA table sur les négociations salariales dont le lancement serafait solennellement aujourd’hui pour apaiser le bouillonnement du front social entre autres le mouvement de contestation de SNVI, à Rouiba.
«Les négociations salariales vont commencer au niveau des branches d’activité de chaque secteur économique et se poursuivront après au niveau des différentes entreprises conformément aux conventions qui ont été signées», nous a déclaré hier le secrétaire général de l’UGTA à la fin de la réunion qui l’a regroupé au siège de la centrale syndicale avec les représentants des fédérations du secteur économique, des unions locales et de l’union de la wilaya d’Alger.
Abdelmadjid Sidi Saïd rappelle qu’il a été procédé l’année dernière à la conclusion de conventions pour l’ensemble des branches d’activité économiques et des conventions d’entreprises.
«Les conventions de branches tracent le cadre général à ces négociations et donnent une fourchette pour les négociateurs -qui sont les représentants des SGP et les fédérations des secteurs d’activité – qui leur permet de situer d’une façon raisonnable le niveau de toute augmentation salariale. Et quand les négociations commenceront au niveau des entreprises, les augmentations seront décidées en fonction des moyens financiers de chacune d’elles», explique Sidi Saïd. Les négociations commenceront en principe dimanche prochain. «Nous leur donnons un délai de six mois pour les conclure», nous a affirmé le SG de l’UGTA.
Présents à la réunion d’hier qui s’est tenue à la Maison du peuple, les représentants du syndicat d’entreprise SNVI ont fait savoir aux responsables de la centrale syndicale qu’ils tiendront aujourd’hui une assemblée générale de tous les travailleurs de la société pour les informer de l’ouverture des négociations salariales à partir de dimanche prochain. Le dernier mot revient aux travailleurs qui doivent demain à la fin de leur AG décider de mettre fin ou non au mouvement de grève qu’ils ont lancé depuis une semaine.
Le fait que les grévistes n’ont pas organisé de marche hier, entre Rouiba et Reghaïa comme ils l’ont déjà fait à plusieurs reprises depuis le 6 janvier dernier, est un signe d’apaisement aux yeux des responsables de la centrale syndicale. Pour rappel, les travailleurs ont décidé ce débrayage pour, avaient-ils écrit dans une déclaration, «porter dans la rue nos revendications légitimes, entre autres l’augmentation des salaires, l’abrogation de l’article 87 bis et le maintien de l’ordonnance 1997 relative à la retraite».
«Le problème va se régler d’ici demain (ndlr, aujourd’hui)», tente de rassurer Salah Djnouhet, le secrétaire général de l’union de wilaya d’Alger et secrétaire national chargé des finances au niveau de l’UGTA. Il rappelle, en effet, qu’aujourd’hui après-midi, le ministre du Travail et le secrétaire général de l’UGTA ainsi que l’ensemble des fédérations, des représentants des SGP, du patronat public et privé, procéderont au lancement des négociations sur la base des conventions de branches. Le chargé de la communication de l’UGTA, Rachid Aït Ali, précise bien que «demain (ndlr, aujourd’hui), il y aura le lancement officiel des négociations salariales». Salah Djnouhet, présent à la réunion d’hier en tant premier responsable syndical de la wilaya d’Alger, nous affirme que «les négociations salariales des travailleurs de SNVI commenceront normalement dimanche».
Le SG de l’union de wilaya d’Alger nous a fait savoir que la réunion d’hier a porté sur «les mécanismes de négociation, sur comment injecter de l’argent dans l’entreprise, sur ses particularités, sur la spécificité – dans le fond et dans la forme – du mouvement de grève qui a été lancé par les travailleurs». Annoncées ainsi, comme le précise Salah Djnouhet pour « normalement » dimanche prochain, les négociations porteront certes sur les salaires, les différentes indemnités et primes et pourraient être élargies aux conditions de travail et relations de travail entre employeurs et employés.
«Certes, les secteurs d’activité et les entreprises peuvent négocier différents aspects puisque les conventions de branches codifient les relations de travail et leur donnent donc latitude de le faire», nous dit Rachid Aït Ali. Il reste que tous les textes à venir devront être conformes au nouveau code du travail dont les dispositions sont d’ores et déjà annoncées comme étant «un instrument qui va bouleverser le monde du travail».
Un code dont la finalisation prendra, selon le SG de l’UGTA, toute l’année 2010. «Avant d’ouvrir le commerce extérieur et permettre à des concessionnaires privés d’importer des véhicules des pays étrangers pour les vendre aux Algériens, le gouvernement aurait dû penser à SNVI pour le faire», nous a déclaré un jour Sidi Saïd. Une phrase qui est à méditer aujourd’hui, lorsqu’on sait que des ministres ont affirmé que leurs secteurs discutent avec des constructeurs automobiles étrangers. L’on indique de sources bien informées, à cet effet, que ces constructeurs, du moins ceux qui veulent vraiment s’implanter en Algérie, ont conditionné leur venue par la privatisation de SNVI ou alors une compression de ses effectifs.
Ghania Oukazi