Les travailleurs de la Division des véhicules industriels (DVI) de la SNVI de Rouiba attendent depuis la fin de l’année écoulée l’organisation de l’assemblée générale élective du bureau de leur section syndicale UGTA différée à cause d’un désaccord au sujet du mode du scrutin à adopter.
En effet, le 2 décembre 2008, les travailleurs ont organisé une assemblée générale pour décider de la manière d’organiser l’élection de leurs représentants syndicaux.
Jugeant que le vote général, auquel participaient tous les travailleurs à la fois, ne reflétait pas la volonté et le choix des travailleurs, ceux-ci ont décidé à l’écrasante majorité de lui substituer le vote par bâtiments (ateliers).
« Car nous avons remarqué qu’avant, des candidats, qui ne récoltaient pas suffisamment de voix dans leurs propres blocs, pouvaient être aidés par d’autres manipulateurs influents qui leur en ramenaient des autres compartiments.»
Afin de remédier à cette anomalie, les travailleurs se sont donc mis d’accord pour que les syndicalistes soient élus au niveau de leurs bâtiments respectifs « pour aller vers une section composée de représentants des différents ateliers au prorata de la composante de chaque bâtiment ».
Une commission de candidatures composée de3 membres a ainsi été élue le même jour, mais « quelques individus opposés à ce mode d’élection plus que démocratique ont pu bloquer la situation », nous diront des travailleurs.
« Trente-six candidats à cette élection ont opté pour le mode d’élection par bâtiment », précisent Bensadi Athmane et Hasni Redouane, eux-mêmes candidats. Chikhi Mohamed et Kalèhe Achour, deux autres travailleurs de la DVI, précisent que l’« Union locale de l’UGTA de Rouiba a été saisie à ce sujet, mais rien n’a été fait jusqu’ici ».
Le président de l’union locale, M. Messaoudi, que nous avons joint hier par téléphone, nous a affirmé qu’il y a eu effectivement une assemblée générale qui a entériné la décision du vote par bâtiment à l’écrasante majorité. Il a ajouté que l’après-midi du même jour « la 2e équipe, a elle aussi, tenu son assemblée générale et rejeté le choix fait le matin ».
M. Messaoudi reconnaît toutefois que ces derniers étaient une minorité. Comme les travailleurs mécontents de ce blocage, il explique ce conflit par « des intérêts que certains voudraient sauvegarder ».
Et il justifie tout ce retard mis pour l’organisation de l’assemblée générale élective par le recours introduit auprès du bureau national de la centrale syndicale par ceux qui veulent garder l’ancien mode électoral.
Aux préoccupations des travailleurs qui redoutent des retombées du fait de rester aussi longtemps sans une section syndicale, le responsable de l’union locale de l’UGTA rassure que « les affaires courantes sont gérées par le syndicat d’entreprise ».
Et il déclare que « d’ici à la fin juin, le problème sera en principe réglé ». Pendant tout ce temps, l’écrasante majorité aura été prise en otage par une infime minorité.
Et plus de 5 mois n’ont pas suffi aux instances de l’UGTA pour trancher sur une question aussi évidente. Surtout qu’à l’union locale, on reconnaît la légitimité de la revendication de changement du procédé électoral et le droit des travailleurs de décider en toute souveraineté. Les intérêts faussent toujours les règles du jeu démocratique.