Mouvement n Le trafic ferroviaire est paralysé encore aujourd’hui, pour le deuxième jour consécutif.
Le règlement du problème de classification des postes de travail, trouver une solution pour les retraités de l’entreprise de la région d’Alger, et l’arrêt de l’accaparement qui cible le patrimoine de la SNTF, constituent entre autres, les principales revendications des grévistes. Le ministre des Transports a promis ce matin que cette grève serait gelée éventuellement ce soir au plus tard demain. «C’est avant tout un problème de représentativité. Les cheminots se cherchent encore d’autant qu’ils n’ont pas de fédération qui devrait être installée bientôt, selon les assurances qui m’ont été faites par le secrétaire général de l’UGTA», a en effet affirmé Boudjemaâ Talai, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.
Pour lui, cette fédération sera dorénavant «l’interlocuteur». «L’unique surprise du mouvement des cheminots, entamé depuis hier, c’est que leur fédération n’est pas encore installée car elle est contestée du fait que tout le monde tient à y siéger», a-t-il soutenu. Rappelant avoir reçu tous les syndicats du secteur la semaine écoulée, le nouveau ministre des Transports a estimé dans cette logique que «tout problème devrait être discuté autour d’une table». D’autre part, Boudjemaâ Talai semble néanmoins ne pas apprécier la gestion de la SNTF. «Au niveau de l’organisation, beaucoup de choses marchent mal. Beaucoup est à revoir au sein de cette entreprise», a-t-il laissé entendre car «le chemin de fer est le moteur du développement». Cependant, selon les chiffres fournis par la SNTF, au jour d’aujourd’hui, le transport de marchandises par voie ferroviaire dans notre pays ne représente en définitif que 2%. Autrement dit, on emprunte plus la route que le chemin de fer. Les raisons sont simples, selon le ministre des Transport. «On ne fait pas les services qu’il faut», a estimé Boudjemaâ Talai. «Nous avons perdu en linéaire ferroviaire. Au lendemain de l’indépendance, on avait quelque 5 000 km en exploitation. Nous avons perdu des voies ferrées qui étaient avant cette date, en exploitation. Actuellement, on est à moins de 4 000 km», a-t-il déploré. C’est dire que toutes les voies ferrées, appelées dans le temps «les voies céréalières», ne sont que de l’histoire ancienne. «Donc aujourd’hui au niveau de l’Anesrif (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires), il est question d’une réflexion pour faire un schéma national d’une manière intelligente pour que des questions du comment transporter nos matières premières, de nos produits agricoles notamment ne se pose plus», a soutenu le ministre des Transports. Il a assuré un peu plus loin qu’il n’y aura pas de gel ou de report des projets dans le secteur des transports. «C’est un secteur rentable, donc on pourrait réaliser ce qui a été inscrit sans avoir recours obligatoirement au financement public. Quand c’est nécessaire, nous le ferons», a conclu le ministre des Transports.
Farid Houali