Même si l’ordre du jour de la prochaine tripartite n’est pas encore fixé définitivement, la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) constitue une des revendications principales de la centrale syndicale.
A priori, cette revendication fera l’objet des discussions entre les trois partenaires gouvernement, UGTA et patronat d’autant qu’elle est mentionnée dans la feuille de route que l’UGTA soumettra au Premier ministère. Les partenaires sociaux affichent chacun de son côté son point de vue quant à cette question. Si l’UGTA s’emploie à glaner le maximum avec pour objectif l’augmentation de 25%, permettant ainsi au SNMG de passer de 15 000 à 20 000 DA, le patronat se dit favorable. Cependant, il souligne que la revalorisation du SNMG doit être opérée dans la mesure du possible. Le patronat, signataire du pacte économique et social et le forum des chefs d’entreprise sont unanimes quant à la condition de prendre en compte la situation financière de l’entreprise nationale, avertissant que celle-ci n’est pas en mesure de supporter de nouvelles charges.
Cela étant, le gouvernement se présentera comme arbitre entre les employeurs et le représentants des travailleurs. Même si, formellement, la question de la revalorisation du SNMG est soumise à négociation, il revient seulement aux pouvoirs publics de fixer le seuil. Une fois décidée la revalorisation, les institutions et entreprises publiques et privées, seront contraintes de l’appliquer. Si on revient sur les dernières évolutions du SNMG, il y a lieu de constater que ce dernier connaît un accroissement moyen de 2000 DA.
Depuis l’année 2001, des révisions périodiques et régulières ont été appliquées par le gouvernement en fonction de la situation financière du pays. Ainsi, le SNMG est passé de 6 000 DA à 8 000 DA en 2001 et ensuite à 10 000 en 2004 et lors de la 12e tripartite tenue en 2007, le seuil a été revu à la hausse pour atteindre les 12 000 DA. Ce dernier relèvement a coûté au Trésor public la bagatelle de 40 milliards de dinars. La plus consistante revalorisation a été décidée l’année dernière. C’est, en effet, à l’issue de la 13e tripartite tenue en janvier 2010 que le SNMG est passé de 12 000 DA à 15 000 DA. C’est le chef de l’Etat qui a décidé ce seuil alors que le gouvernement avait proposé une augmentation de 2 000 DA comme cela se fait à chaque revalorisation du SNMG.
L’augmentation a touché aussi bien les travailleurs, les retraités et les moudjahiddine ou leur veuve. Pour couvrir les incidences inhérentes à cette révision du SNMG ainsi que pour la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire pour les travailleurs de la fonction publique, l’Etat a consacré dans le cadre de la loi de finances 2010, une enveloppe financière de l’ordre de 230 milliards de dinars.
Pour les 3,2 millions de travailleurs qui relèvent du secteur privé, le nouveau SNMG a été pris en considération lors des négociations enclenchées pour la révision des conventions de branche pour le secteur public et les conventions cadre pour le secteur privé.