SNMG, allocations familiales, retraite anticipée

SNMG, allocations familiales, retraite anticipée

Les demi-mesures de la Tripartite

La Tripartite, Gouvernement/UGTA/patronat, s’est achevée jeudi dans la matinée, après une nuit de négociations marathon. Par rapport à ce qui était considéré comme le point focal de ce rendez-vous, le SNMG, force est de constater qu’il n’y a point de surprise.

Comme attendu, suite à l’annonce du président de la République, à l’occasion du 24 février, le SNMG passera de 12.000 à 15.000 dinars, soit une augmentation de 3.000 dinars.

Une première, en ce sens que, traditionnellement, il évoluait par bond de 2.000 dinars.

Histoire de sauver la face vis-à-vis d’une base qui lui fait, de moins en moins, confiance, le SG de l’UGTA, Sidi Saïd, déclarera avoir demander un SNMG de 18.000 dinars. C’est là, donc, la décision phare du rendez-vous.

Théoriquement, à partir de janvier 2010, il n’y aura plus de salaires inférieurs à 15.000 dinars. Et ce sera net d’impôts, comme l’a précisé Ahmed Ouyahia, qui n’a pas omis de faire part de l’impact budgétaire de cette réévaluation qui permettrait, à beaucoup de travailleurs -tous secteurs confondus- d’améliorer un tant soit peu leur pouvoir d’achat.

Après cette réévaluation, tous les salariés s’interrogent d’ores et déjà quel sera l’impact sur leurs fiches de paie. Concernant les catégories dont les salaires sont supérieurs à 15.000 dinars, le bénéfice se traduira par le relèvement du niveau d’imposition qui se fera, désormais, à partir de 15.000 dinars au lieu des 12.000.

L’autre mesure importante, décidée par la Tripartite, sera la suppression de la retraite sans condition d’âge. Cette mesure, comme le souligne le communiqué commun, jouit du soutien de l’UGTA et du patronat.

Pour rappel, la retraite anticipée a été instaurée en 1997, au moment où notre pays était soumis à une cure du FMI qui avait alors exigé un «dégraissement» massif dans les entreprises financièrement déstructurées, pour éliminer les sureffectifs.

Le gouvernement de l’époque, dirigé par Mokdad Sifi, avait habillé la mesure en expliquant que la retraite sans condition d’âgé permettait de libérer des postes de travail pour les jeunes demandeurs d’emploi. Mais cette mesure ne tardera pas à montrer ses tares, et la plus importantes sera l’impact négatif sur les finances de la Caisse de retraite, la CNR.

Du point de vue de la rigueur économique, l’abolition de cette mesure se justifie amplement. Ce n’est pas moins de 400.000 travailleurs qui en avaient bénéficié, engendrant un surcoût de 360 milliards de dinars au Trésor. La question est de savoir quel sort sera réservé aux travailleurs dont les dossiers pour une retraite anticipée sont déjà finalisés.

Par ailleurs, le Premier ministre a confirmé que l’Etat continuera à verser les allocations familiales aux entreprises privées. Mais, « nous allons établir un échéancier pour aller vers un paiement par les entreprises des allocations familiales. Cela se fera d’une manière graduelle.

Je dois rappeler que cette mesure était déjà prévue par un accord signé en 2005 », a-t-il précisé. Le gouvernement, selon Ouyahia, a pris en compte le caractère fragile des finances de certaines entreprises.

Un groupe de travail sera également chargé de préparer, avant la fin mars 2010, des propositions sur ce dossier. Cela dit, le paiement des allocations familiales par les entreprises privées ou publiques ne se fera pas avant que le dossier ne soit finalisé.

H. Snouci