Quelque 10.000 tonnes de médicaments périmés s’entassent dans les pharmacies d’Algérie faute de moyens pour les détruire, ce qui représente une menace pour l’environnement, a déclaré jeudi le président du Syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo), Messaoud Belambri.
Près de 10 000 tonnes de médicaments périmés se trouvent au niveau des 8 400 officines du pays, a affirmé Belambri à la Chaîne III de la Radio nationale.
Le problème majeur est le manque d’incinérateurs. Leur nombre est insuffisant quand ils ne sont pas carrément inexistants, sachant qu’il en faut au moins un par wilaya, selon celui-ci.
Il y a pourtant un manque criant de certains médicaments sur le marché algérien, évalués par Belambri à 230, dont 170 essentiels.
Parmi ceux-ci, les corticoïdes, la pilule contraceptive et les antidouleurs indispensables pour les cancéreux et l’insuline.Selon lui, ce manque est dû à une mauvaise gestion de la chaîne de distribution. Les médicaments ne sont pas livrés de la même façon entre les petites et les grandes officines, selon ce syndicaliste.
Pour Belambri, un autre moyen de résoudre le problème consiste à développer une industrie nationale du médicament. Il est impératif de promouvoir l’industrie nationale et réussir à réaliser une autonomie à l’instar des pays voisins.
L’Algérie importe 70% de ses médicaments.
Ses importations sont passées de 500 millions de dollars en 2000 à 1,85 milliard de dollars en 2008, selon les chiffres officiels. Elle prévoit d’interdire à l’importation 800 produits pharmaceutiques en 2012 contre 300 actuellement, tandis qu’elle négocie avec des firmes étrangères des joint-ventures pour produire localement ce dont le pays a besoin.
Un accord a déjà été conclu avec le français Sanofi-Aventis pour étendre une production locale déjà existante et des discussions poussées ont été menées notamment avec les Américains.