Non sans renvoyer d’autres accusations à l’encontre de l’association des parents d’élèves, le Snapest souligne que les partenaires sociaux n’ont pas été soutenus même lorsqu’ils débrayent pour des revendications qui concernent l’intérêt de l’élève et de l’école.
Le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) s’est exprimé hier à propos du mécontentement des parents d’élèves suite à la grève. Non sans renvoyer d’autres accusations à l’encontre de l’association des parents d’élèves, le Snapest souligne que les partenaires sociaux de l’Education n’ont pas été soutenus même lorsqu’ils débrayent pour des revendications qui concernent directement l’intérêt de l’élève et de l’école.
Lors d’une conférence de presse tenue hier au siège du syndicat sis au lycée Aïcha à Alger, le secrétaire général du Snapest Mezaine Meriane s’est dit non surpris par l’attitude de l’association des parents d’élèves. «La position de l’association des parents d’élèves est connue depuis de longues années», a-t-il indiqué. Prenant la défense de l’action revendicative enclenchée depuis la semaine dernière dans les établissements scolaires, le SG du Snapest se demande où étaient ces associations lorsque les syndicats protestaient contre la surcharge des classes et pour l’allègement des cartables et des programmes ?
Si pour les syndicats, la protestation a toujours un caractère «juste et légitime» pour les parents d’élèves tout comme pour l’association des parents d’élèves «il est temps de ne plus prendre en otages les élèves et que les deux parties en conflit règlent leurs problèmes en dehors des heures des cours». Les tentatives d’expliquer la fatalité du recours à la grève comme unique moyen de se faire entendre auprès de la tutelle sont en fait, plus que jamais, rejetées de la part des parents d’élèves. Contrairement au passé, il ne se passe désormais aucun mouvement sans que les parents d’élèves s’insurgent contre la paralysie et la perturbation.
Il y a quelques mois les fédérations des parents d’éleves ont adressé une lettre au président de la République pour dénoncer l’impasse et les angoisses des grèves pour les élèves et leurs parents. Pour ces fédérations «la grève est un droit mais son usage doit se faire avec responsabilité et discernement ». S’exprimant sur l’éventualité de ponction sur salaires qui sera appliquée par la tutelle, Mezaine Meriane dira que «les cours perdus ne seront pas récupérés». L’interlocuteur préconisera, en outre, la révision du statut particulier avec une dérogation spéciale de la part de la Fonction publique.
Le Cnapest rejoint le mouvement aujourd’hui
Outre l’Unpef et le Snapest qui sont à leur deuxième semaine de grève, le Conseil national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Cnapest) appelle les enseignants à une journée de grève renouvelable à compter d’aujourd’hui.
Le Cnapest demande qu’une décision immédiate soit adressée aux directions de l’Education portant nonconversion des postes de promotion (enseignant principal et enseignant formateur) en postes de recrutement et la conversion des postes spécifiques (enseignant coordonnateur) en postes de promotion. Il appelle également au règlement des situations en suspens, depuis 2012, concernant les enseignants mutés et les enseignants diplômés des écoles normales supérieures (ENS).
Ainsi, Baba Ahmed aura plus d’une plateforme de revendications sur sa table, reste à savoir s’il procédera à leur prise en charge ou s’il se contentera de répondre comme d’habitude en disant que «l’essentiel des revendications a été pris en charge». Pour les grévistes, l’essentiel n’est pas synonyme de «tout».
Y. A.