SMIG, logement et investissement ,Sellal tente de débloquer les dossiers de Ouyahia

SMIG, logement et investissement ,Sellal tente de débloquer les dossiers de Ouyahia

A treize mois de la fin du mandat présidentiel de Bouteflika, le Premier ministre Abdelmalek Sellal tente de débloquer les quelques dossiers datant du temps de Ahmed Ouyahia, notamment ceux relatifs à tout ce qui est socio-économique et investissement.

Depuis sa nomination le 3 septembre dernier, le nouveau Premier ministre multiplie les gestes d’apaisement en direction des chefs d’entreprise, du monde du travail, tout en œuvrant à l’accélération de construction de logements, en ouvrant le secteur à différents partenaires étrangers.

Dans ce cadre, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a affirmé mercredi dernier à Alger, que les nouvelles propositions liées à l’article 87 bis de la loi sur les relations de travail se trouvaient au niveau du Premier ministre sans expliquer s’il s’agit de suppression au juste des amendements sachant que le monde du travail réclame sa suppression. La suppression de la disposition signifie tout simplement que le SNMG sera de 18 000 DA net sans les primes.

Il est à rappeler qu’en octobre 2011 ont été installés les trois groupes de travail chargés de l’examen de certains dossiers dont le groupe d’évaluation de l’incidence financière induite par l’abrogation de l’article 87 bis et la prise en charge de la question dans le cadre de la prochaine révision de la loi sur le travail. Cette installation est intervenue en application des décisions de la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) lors de sa

14e session tenue en septembre 2011. Mais il aura fallu attendre deux ans pour que le travail de ce groupe soit enfin examiné par l’Exécutif, après un blocage.

Il est à noter que l’article 87 bis stipule que «le salaire national minimum garanti, prévu par l’article 87 ci-dessus, comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toutes natures, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur».

Selon des sources syndicales, l’impact financier de la suppression de cet article est estimé à plus de 495 milliards de dinars, ce qui laisse certaines entreprises réclamer une «révision» du 87 bis, ou encore de «variantes» et non de «suppression» du 87 bis.

Selon M. Messaoudi, secrétaire général de l’union locale UGTA de Rouiba : «Le 87 bis va régler surtout le problème des travailleurs des corps communs et ceux du secteur privé qui souffrent de beaucoup d’injustice en matière de salaires.»

Un autre dossier qui date du temps d’Ouyahia, c’est l’instauration d’un dialogue continu entre le gouvernement et le patronat, d’ailleurs, un groupe de travail a été mis en place en 2011 sans suite. C’est vrai que les mesures de Sellal, sont trop récentes pour être évaluées, mais les chefs des différentes organisations patronales semblent déjà satisfaits.

Dans ce cadre, le Premier ministre avait dit clairement au patronat, le 22 novembre 2012 lors de la réunion tripartite entre gouvernement, patronat et syndicats : «Dites-moi où ça cale pour qu’on puisse rétablir les choses rapidement.» Des mesures jugées encourageantes par le président du Forum des chefs d’entreprise, Reda Hamiani.

Il est à rappeler que parmi les mesures qui ont séduit le patronat figurent notamment l’instauration d’un dialogue permanent, le lancement d’une opération de lutte contre l’économie parallèle et les promesses de relancer l’industrie locale, qui, d’après le FCE, représente moins de 4 % du PIB du pays. Un autre problème qui semble trouver une issue graduellement, il s’agit de retard enregistré dans la réalisation des différents programmes de logement. Dans ce cadre, des accords de partenariat ont été conclus avec différents partenaires étrangers pour accélérer la réalisation, une démarche qui a été critiquée par l’ex-Premier ministre dans le cadre de sa campagne électorale en faveur des élections locales pour son parti, le RND, dont il n’est plus secrétaire général. Cependant, le gouvernement Sellal fait toujours face à la paix sociale fragile avec toutes les protestations éclatées par-ci par- là quand il s’agit de distribution de logements et les différentes grèves notamment celles lancées par les corps communs sans oublier le malaise qu’expriment les jeunes du Sud qui réclament leur droit à l’emploi. Il y a aussi la lutte contre la corruption, car avec l’affaire Sontrach 2, beaucoup de questions se posent sur l’efficacité des différents mécanismes du contrôle notamment des entreprises publiques mises en place.

Par Nacera Chennafi