Plusieurs titres de la presse nationale avaient rebondi sur l’intervention du ministre des Finances à la Radio nationale, à propos de son appréciation de la hausse du SNMG au lendemain de la réunion de la tripartite, dans laquelle il était dit que la hausse était de son point de vue insuffisante.
Il s’avère, et M. Djoudi le souligne avec pertinence dans le compte-rendu intégral de sa réponse sur les ondes de la radio, que la réponse du ministre n’était pas aussi lapidaire, et que son appréciation intégrait un contexte plus global, «macro-économique» pour reprendre le langage des spécialistes, qui restitue la vérité des mots et des idées. Voici le compte rendu écrit de la réponse du ministre :
Question : Mais en définitive, l’augmentation du Smig de 3000 DA répond-elle concrètement aux préoccupations relatives au pouvoir d’achat, M. Djoudi ? Réponse : Le pouvoir d’achat, c’est beaucoup de choses, le pouvoir d’achat, ce n’est pas uniquement le Smig.
Il est évident qu’un salaire à 18 000DA n’est pas un salaire suffisant mais le pouvoir d’achat, c’est d’abord avoir et garder un travail. ça, c’est le premier élément de pouvoir d’achat et donc, il faut axer son effort en matière de politique économique sur la création d’emploi et le maintien de l’emploi.
La deuxième des choses, c’est l’effort de l’Etat en matière de soutien des prix des produits de première nécessité mais aussi d’un certain nombre de produits, que ce soit sur le logement, l’électricité, l’essence, le pain, le lait ; donc, il y a un effort qui est fait par l’Etat et qui joue directement sur le pouvoir d’achat parce que les prix ne sont pas des prix réels et cet effort se traduit par des dépenses de l’Etat directement inscrites dans le budget de l’Etat, soit indirectement au travers des assainissements d’entreprises…
Donc, ce que je veux dire par là, c’est que votre pouvoir d’achat, c’est les prix, c’est les revenus et c’est les emplois.
L’effort de l’Etat, c’est de développer les emplois et de les maintenir, c’est de soutenir les prix qui touchent la consommation des couches moyennes et défavorisées et c’est agir bien évidemment sur le salaire minimum.